Tout va bien dans le meilleur des mondes.
Ma vie est fantastique, mon travail aussi.
Ah non vraiment, on ne peut aller mieux !
Même si en ce moment je me fais chier comme un rat mort.
D’ailleurs cette expression est étrange.
Parce que si le rat il est mort… il ne peut pas s’ennuyer non ?
Oui j’en suis réduit à lancer des débats sur les expressions tellement je m’ennuie. Pour combler le vide, je marche tout de même dans la place centrale, regardant tous les passants d’un œil méfiant. Parmi eux je me demande qui pourrait être un criminel potentiel. Oui je sais bien, mon travail ne consiste pas à arrêter les humains qui commettent des crimes, mais bien les aliens. Cependant, je ne peux pas m’empêcher de regarder les gens d’une tout autre manière. J’ai une vision sans doute un peu pessimiste de cette ville, mais bon… c’est ainsi. En vérité, j’essaye de m’imaginer en fonction des têtes que je croise, quelle pourrait être celle qui ferait le plus peur pour un éventuel braquage ou un truc dans le genre. Du coup je me fais des représentations dans ma tête, avec des tentacules ou bien des branchies… tout ce qui peut être insensé quoi. Ah oui, mais moi quand je m’ennuie je suis capable de faire des trucs… bref, je ne vais pas commencer à raconter ma vie, mais ça prend parfois des proportions incroyables.
En tout cas, pour le moment ma seule occupation était de déambuler dans la place, tout en essayant de trouver un truc à faire, parce que mon petit jeu, ça va bien cinq minutes. Finalement, au bout de quelques minutes, je me laissais et décidais de repartir. Pour aller où ? N’importe où sauf ici, qui sait, je trouverais peut-être quelque chose à faire en chemin. Sauf que voilà, au moment même où j’entamais ma marche pour quitter la place, quelque chose me heurta. Ou plutôt quelqu’un. Celui-ci fit d’ailleurs tomber ses achats dans le même temps. Sauf que malheureusement je perdis l’équilibre, car ce con me déséquilibra à cause de son poids. Celui-ci avait beau s’excuser, j’avais tout de même une certaine envie de lui donner des baffes. Je me relevais alors, grommelant quelques mots à l’encontre de cette personne. Et c’est alors que… AH PUTAIN C’EST DÉGUEULASSE ! IL VIENT DE GERBER DEVANT MOI CE CON ! Il a touché mes pompes ? Ah non ça va elles sont propres. MAIS C’EST QUI CE CINGLÉ ? Et pourquoi je l’aiderais d’abord ? T’as beau faire ton cinéma je vois pas pourquoi je me sentirais concerné. En plus je ne suis pas docteur… domaaaaaage.
— T’as soif ? Avale ta salive !
Dis-je avant de tourner les talons. Juste avant que ma conscience me dise que ce n’était pas un geste à faire devant un malade. Après tout… personne ne se démène pour faire quoi que ce soit pour lui. OH PUIS JE VAIS PAS LE PRENDRE EN PITIÉ NON PLUS ! Nan, il a chopé un virus il risque de me le filer, pas question ! Plutôt crever ! Finalement, au lieu de faire mon égoïste, je me retournais pour aller à sa rencontre, avant de l’aider à se relever, tout en glissant quelques mots au grand malade :
— Tu me vomis dessus… je te promets que le prochain liquide que tu vas cracher ça va être ton propre sang mon gars. Alors, retiens-le ou avale-le je m’en fous, mais si tu gerbes encore une fois ça va être ta fête.
Oui oui, je suis très sérieux.
Mon costume coûte cher.
Et j’ai tout de même ma fierté.
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