Bordel l’ennuie elle persiste, elle est chiante, elle est toujours présente. Une salope sans visage qui te viole ton bonheur et ton temps. À nue, les déguisements ne lui servent à rien c’est une experte, une vilaine qui se faufile au gré du vent sans quoi on ne la voit jamais arrivée. Agile elle te poignarde le vice à ses dents te l’acérant de tout ton envie, de tous tes passe-temps pour te désarmer de plaisir – du tien et pour le sien. Une égoïste qui ne sait pas faire la part des choses et qui ne pense qu’au profit sur ton dos. Tue-la. TUE-LA BORDEL BONNIE…Oui non peut-être pas te…fracasser la tête sur le mur…Ah oui ok tu veux te fracasser encore c’est…original disons? Ok oui déchirer des oreillers avec tes dents c’est un genre? Tu n’as presque pas l’air non-civilisé…avec ses plumes sur le bord de ta bouche et euh il t’en reste…ah voilà tu n’en as plus! Pour la tuer, pour faire d’elle ta prochaine victime, tu décides de lui faire tout d’abord la prise de l’ours suivit d’un coup de karaté immanquable à la Jackie Chan et finalement tu te rends compte qu’elle n’existe pas, que le seul moyen de la tuer réellement c’est de t’occuper.
▬ BRAQUAGE DE BANQUE.
Ok première idée qui te vient en tête. Première MAUVAISE IDÉE QUI TE VIENT EN TÊTE. Habituellement les gens pensent à regarder un film, écouter de la musique, dessiner QUELQUE CHOSE DE BIEN NORMAL ET QUOTIDIEN. MAIS NON MADAME VEUT FAIRE UN BRAQUAGE DE BANQUE. Un dressing pour les vêtements avec une section écrit « braquage de banque », avec ton fameux costume ainsi que ton géant marteau avec quelques fusils en main. Avant, tu ne te servais que de ton marteau, mais maintenant que les policiers sont moins gentils qu’ils ne l’étaient tu te dois après un long soupir de les tuer. Quelle tristesse. Enfin, tu essuies les larmes de sarcasmes et tu enfiles le tout avant de monter sur ta moto – parce que oui tu as trop de classe en toi pour avoir une voiture donc voilà une moto – et te diriges vers une banque que tu n’as pas encore dit coucou. Tu regardes les endroits où tu as fait un x et trouve finalement une banque à 30 minutes de route. Dès que tu observes la façade de l’immeuble, tu jubiles de l’intérieur. La bave s’apprête à couler et tu as ces petites étoiles dans les pupilles comme dans les anime. Doucement, tu planques ta moto et observe discrètement de l’extérieur l’endroit. Tu cherches un conduit d’aération, passant par l’arrière du building où il n’y a aucun garde. Tu te roules tel un ninja et BAM.
▬ MAIS BORDEL TASSE TES GROSSES FESSES ET ÉVITE DE ME FAIRE CHIER DÉGAGE NON DE DIE…u. C’était lui. JOE. JOE SACRÉ JOE.
▬ …DÉ-GA-GE. C’EST MONN LIEU PAS LE TIEN!
Tu le pousses tu t’assois dessus tu fais tous les temps pour finalement réaliser qu’avec son aide peut-être que ça serait plus facile. Mais bon, une pensée brève.
Hier soir j'avais décidé de passer la nuit dans un toboggan à la belle étoile. J'avais la vue sur le ciel noir et la lune, j'entendais le bruit des criquets et de ces enfoirés de moustiques. Mon sac m'avait servi de coussin et ma veste de couverture. J'avais plutôt passé une belle nuit. Parce que j'aime la nature et L'AVENTURE IL Y AVAIT T-IL UN PROBLÈME A CA ? Certes j'avais une petite maison toute laide en bidonville, mais ça pue un peu là-bas vous voyez, et je ne me sens pas très à l'aise chez moi donc voilà le pourquoi du comment. Tout allait donc bien jusqu'à maintenant. Des enfants partout, qui rient, qui pleurent, qui courent, qui s'engueulent. Je fronce les sourcils et essaie de continuer mon rêve : celui où j'étais en train de faire une croisière sur un cheval noir tel un beau chevalier, tandis que les gens m'acclamaient. Haha le bonheur. Mais hélas c'est impossible. Les gosses commençaient à monter. BOUM BOUM BOUM. Ça résonnait. C'était certes leur terrain, ou plutôt un terrain public mais bon sang quand tu vois quelqu'un dormir CASSES-TOI. Oh regardez un clodo ! Pardon. un. quoi ?! Tch. Ils ne peuvent pas comprendre. Je me retourne lentement vers les trois et leur lance un regard noir. Déjà que les matins j'avais une sale gueule, j'espérais leur faire peur de cette manière. Sauf que les choses ne se déroulent jamais comme on le souhaite, et ils éclatent tous de rire ne me sautant et me marchant dessus. BORDEL DE AIE MON CUL !! Non non mais faîtes vous plaisir comme si tout était normal. Je me redresse d'un mouvement brusque et me prends le métal en plein crane. Oh. bordel. Énervé, j'attrape l'enfant par le t-shirt.
▬ LE CLOCHARD VA TE FAIRE BOUFFER TES CHAUSSURES TU VAS VOIR !
Ops. Tous se mettent à pleurer et à aller voir leur mère. Merde. Ok déguerpi de là avant qu'ils n’appellent les flics. Alors je cours très vite, exactement de la même manière que les jours où je me faisais poursuivre par les flics ou un "héro". Quelques heures plus tard je rentre finalement chez moi. 18h. Je reçois un appel de mamie. Bon sang qu'est-ce qu'elle me voulait celle-là. Je décroche. Hahaha ok les mots doux ça se sentait qu'elle attendait quelque chose de moi. DE L'ARGENT. Bordel elle savait pertinemment que je n'étais pas spécialement riche malgré tout ce que je volais et elle continuait. Malade ? J'arque un sourcil. Ce n'est pas la première fois qu'elle me sortait ce genre de chose. Elle avait beau être vieille... elle était très spéciale.
▬ Mais mamiiiie, où est-ce que tu veux que je choppe cette somme sérieusement ? J'ai à peine de quoi m'habiller, t'as vu ce que tu me demandes ? Hein ? Une banque ? ATTENDS JE FAIS CA UNE FOIS PAR AN T'ES MALADE ? Allô ? MÉMÉ ?
...Elle m'a raccroché au nez. Je suppose que je n'ai pas le choix. Ou ma mère va me taper dessus en me traitant d’égoïste car je laissais ma mémé crevée sans argent. Pourquoi je n'ai pas de parents normaux, c'est-à-dire ceux qu'ils vous interdisent de faire des conneries ? Ma mère me poussait à ça. Enfin ça m'arrange, mais dans ce genre de situation j'aimerai bien que ce soit l'inverse de temps en temps. Putain. Chiant chiant chiant je vais ralentir mon taux de délits pour les prochaines semaines à venir. EN 7 JOURS J'EN AI DÉJÀ COMMIS DEUX. Là pour le coup je n'avais pas le temps de me faire une coupe ultra stylée. J'avais rapidement envie de terminer ça. Il faut dire que les banques... C'est chaud. Très très chaud, j'ai failli mal finir la dernière fois. Enfin prenons le risque cette année haha. Je me dirige alors tranquillement en ville à pied avec mon sac. Une fois le bâtiment repéré, je m'isole assez loin de tous pour partir me changer... espérons que personne ne passe par là. Je range mes vêtements dans le sac et c'est parti. Enfin, presque vu que quelqu'un venait de me FONCER DESSUS et je tombe comme une merde sur le cul au sol. BON SANG. Non seulement on me faisait tomber mais en plus on m'engueulait ?!! Je lève la tête et... oh. OH HAHA. Tiens tiens Bonnie Parker quelle surprise. Enfin ou pas. Je m'apprêtais à prendre la parole jusqu'à ce que cette tarée me pousse et s'asseois sur moi. EST-CE QUE C'EST UNE BLAGUE ?!
▬ HEY BOUGES TON GROS BOULE DE MOI, TU M'AS PRIS POUR UNE CHAISE OU QUOI ?! OI BONNIE, JE NE RIGOLE PAS !
A l'aide de mes mains je la repousse et me relève. Qu'est-ce qu'elle était chiante parfois celle-là. Bonnie Parker. La cleptomane. Il m'arrivait de la croiser de temps en temps. Enfin, il arrive aussi souvent qu'elle me vole mes cibles mais tout ALLAIT BIEN. Tellement clepto qu'elle en volerait mes idées ou même mes chaussettes. Je m'avance de quelques pas vers elle.
▬ Tu es pire que ce crétin d'Epsilon, JE TE CROISE PARTOUT. Enfin tu n'as rien avoir avec lui, tu ne risques pas de m'attirer des ennuies hahah... enfin, je crois ? Puis ce lieu ne t'appartiens pas. Je suis certain que tu es arrivé après moi. Espèce de mythomane. Je regarde un peu partout avant de me racler la gorge et lui tendre ma main. Ok, écoutes. Moi les banques ce n'est pas mon truc, alors je te propose qu'on s'allie pour cette fois pour rassembler nos forces et avoir plus de chances pour réussir, mh ? Par contre je me veillerai à ce que tu ne me voles rien non plus haha.
Ensemble. Vous. Toi et lui, unie. Cette idée t’allait à ravir. Tu t’imaginais lui et toi, se secourir l’un et l’autre et se suivre comme un vrai jeu de tag ou encore de cache-cache. Tu l’observes d’un œil émerveillé à te faire de rapides idéaux face à cet homme. Face à celui dont tu ne pouvais parfois pas supporter la présence et que petit à petit tout changeait. Non seulement tu commençais à adorer sa présence mais en plus, tu aimais humer son odeur, tu aimais son visage, son enthousiasme et surtout, sa façon qu’il avait à subtilement t’approcher. Enfin, selon toi. Mais selon toi aussi, il était ton futur mari, ton futur compagnon pour la vie. Tout ce que tu espérais c’est qu’il te fasse oublier Clyde. Clyde ton amour éternel, Clyde le premier à avoir conquis ton cœur et n’espérant pas être le dernier. Puis Clyde n’était pas là. Pas maintenant. Si Clyde n’était pas là, il n’allait rien voir, il ne pouvait pas t’en vouloir. Clyde ne faisait pas partie de l’équation. Il n’y avait que J. J pour Joe. J pour je t’aime. Oui parce que pour toi il t’aimait. Assez pour vouloir mettre vos différents de côté et unir vos forces. À ton tour, tu voulais lui montrer de quoi tu étais capable, comment fallait-il opérer dans ce genre de situation.
▬ Tu sais que t’es plutôt charmant quand t’es sérieux.
Bonnie tu baves. Bonnie arrête de baver. Bonnie arrête de baver. Oh mince. Trop tard. Il te plait mais les hormones c’est pour plus tard (le soir quand tout est noir hein). Tu te redresses légèrement regardant à droite et à gauche, tu es plutôt troublé par la tournure des choses aka le rapprochement avec Joe, mais tu restes toujours calme et toujours du moins concentrée. Tu tapotes doucement, sentant les frissons remontés jusqu’à ta moelle, l’épaule de ton partenaire pour lui montrer un peu à quoi ressemblait la banque.
▬ Ok. Je suis pas totalement sûre à 100% de ce que je dis, parce que voilà, j’ai jamais foutu mes pieds dans cet endroit je voulais tester quelque chose de nouveau puis maintenant que tu es là nous allons pouvoir le faire plus rapidement enfin…on peut prendre notre temps hein parce que c’est bien prendre son temps mais en fin de compte, faudra faire ça vite. MAIS NE PENSE PAS À CE QUE JE PENSE. PAS QUE JE LE PENSE MAIS.
Tu respires doucement. Tranquillement et sûrement retrouvera tu la parole.
▬ C’est beau vou…Pas que tu es beau hein je parle pas de toi mais tu sais tu es plutôt beau même très mignon j’te dirais pas non tu vois…OK NON ARRÊTE DE ME REGARDER COMME ÇA. JE. JE CONTRÔLE PAS MES HORMONES ELLES TE VEULENT. MAIS PAS MES HORMONES MAIS MOI MAIS PAS VRAIMENT MOI MON. J’abandonne. Mais je t’abandonne pas toi, toi tu es…
Bave. DES MOUCHOIRS POUR DE LA BAVE ATTENTION, ATTENTION, JE RÉPÈTE. DES MOUCHOIRS POUR DE LA BAVE MERCI. Du revers de la main tu passes subtilement, assez pour gâcher ce moment pour donner un coup dans le visage de Joe.
▬ Oh mon dieu. Je suis désooolllléeeeeee Joe OMG, OMG. Attend je vais t’aider je vais justeee….
Tu tombes sur lui, c’était quasiment romantique comme dans n’importe quel film d’amour jusqu’attend que tu ramènes ton genou entre ses deux jambes. C’était fini. Ta carrière, ta réputation auprès de lui. Tu n’avais sûrement plus aucune crédibilité et tu en pleurais. Tout d’abord de l’intérieur pour que le tout déborde jusqu’à en perdre la vue.
▬ Je…Je suis suis… DÉSOLÉEE JE OMG JOE PARDONNE-MOI S’IL TE PLAÎT.
Puis tu tombes toi aussi sur le côté auprès de lui. Tu te relèves avant qu’il ne dise quoique ce soit et traîne par le collet ton partenaire pour aller dans un placard pour ne pas se faire voir par les gardes de sécurité. Vous avez manqué de subtilité ou plutôt TU AS MANQUÉ DE SUBTILITÉ. Coller contre lui, tu ne t’en préoccupes plus enfin, tu lui tentes. Tu dois résister et trouver un moyen intelligent de se sortir de ce pétrin plutôt que d’en rajouter des couches. Une caméra à gauche, une autre à droite, tu en déduis qu’avec l’angle des caméras de surveillances, elles ne pouvaient pas capturer cette petite scène du moins romantique. Tu en profites alors pour penser à un plan pendant que ton « homme » était en phase de stérilisation.
▬ Ok, ok voici mon plan. Premièrement, trouver un plan (haha plan pour un plan) pour pouvoir ensuite planifier notre plan. Deuxièmement, enfin…faudra abattre un des gardes de sécurité pour ensuite obtenir le plan du coup…ouais ok, ça sera premièrement ou peut-être les deux. BREF. Dis-moi quand tu n’auras plus d’organes génitaux et ensuite on passera à l’action. Puis si tu veux un coup de main…MAIS PAS DANS CE SENS HEIN…
