Sujet: la douceur de ton humanité » (keith&athénaïs) Ven 29 Aoû - 13:35
Athénaïs V. W-Rainsworth & Keith Lewis.
LA DOUCEUR DE TON HUMANITÉ
Athénaïs passe une dernière couche de rouge sur ses lèvres charnues. Arrange ses cheveux une dernière fois comme s'ils avaient été en désordre avant ça. Se tourne, se retourne, face au reflet dans le miroir. Comme si elle n'aurait pas été parfaite sans cette vérification essentielle. Son objectif était d'être naturelle, pourtant il n'en était rien. Ses jambes longues couvertes de façon calculée pour ne pas être vulgaire, son haut ajusté pour ne pas paraître aguicheuse. Elle s'était permis ce genre de folie parce qu'on était en journée, et que la journée, elle était seule. Terriblement seule. Pas un coup de fil prévoyant un de ces shootings longs, interminables. Elle soupire. Soulagement. Elle sortit son téléphone, le dernier en date. Gosse de riche. Petite princesse pourrie gâtée.
« 15h30 place centrale ? Je voudrais te voir.»
Sans même prendre la peine de vérifier si il lui avait répondu, elle avait rangé le mobile dans son sac et refermé ce dernier avec négligence. Elle n'en était plus à s'assurer de ce genre de détail. Il devait savoir qu'elle n'avait pas tant de temps libre que ça et le peu qu'ils se voyaient, ces moments là lui étaient chers. Même Théodore n'était pas au courant de ces entrevues avec Keith. Il ne le connaissait pas. Peut-être lui aurait-il fait une scène de jalousie. Qu'importe. Ces instants étaient précieux, elle ne les partagerait avec personne, pour rien au monde. Qu'importe si son mari pouvait se mettre dans une colère noire. Elle n'avait rien fait de mal. Elle cligna des yeux. Parfaite.
Lorsqu'elle arriva sur la place centrale, ses lunettes griffées sur le bout du nez, elle les souleva et scruta les lieux. Il n'était pas encore là. Tant pis. Elle attendra. Et s'adossa contre un mur proche. Sortit une cigarette du paquet et d'un discret claquement de doigt à peine perceptible, elle l'alluma. Elle avait une drôle de dégaine, à bien y regarder. Des lunettes noires, des vêtements peu voyants, de couleur sobre et ternes, mélange de beige et rose très pâle, chapeau de marque sur la tête. On aurait pu la prendre pour une espionne en chasse. Même pas. Simplement camouflage. Elle était consciente d'être surveillée en permanence, même si elle ne savait pas exactement comment. Soudain, elle l'aperçut. S'il ne l'avait pas encore vue, elle se pressa pour arriver à sa hauteur, se mit sur la pointe des pieds et lui administra une tape délicate sur l'épaule.
Ҩ Keith.
Sa voix douce, calme, paraissait si sereine qu'il était difficile de croire qu'elle vivait en permanente suffocation. Lui, il lui apportait l'oxygène, comme une bouffée de liberté. Elle lui adressait un sourire discret et malicieux. Elle se remit sur ses pieds.
Ҩ Merci d'être venu. Je t'ai un peu demandé à la dernière minute, excuse-moi.
Des excuses naturelles et pourtant presque inutiles. Il était toujours venu à sa demande. Cette stabilité dans leur amitié la rassurait. Tout chez lui la rassurait. Même si il avait ce côté dangereux qu'elle appréciait.
Sujet: Re: la douceur de ton humanité » (keith&athénaïs) Sam 30 Aoû - 19:46
Douce amitié.
Une journée comme une autre. Tout simplement. Il ne faisait ni trop beau, ni trop mauvais. C'était tout simplement une journée normal. Tout aussi banale qu'une autre. Pour Keith, ce genre de journée arrivait assez souvent, en fait. Il se réveillait, prenait un petit déjeuner assez simple et pas très équilibré non plus, puis il sortait de chez lui. Il passait son temps à se balader un peu partout. Dans le Quartier 12, ou dans n'importe quel autre quartier. En fait, il était libre. Aussi libre que l'air. Il n'avait aucune obligation, pas même pour BOOM. De temps en temps, il réalisait un petit job ou autre, mais uniquement quand "le boss" lui demandait. En dehors de ça, il n'en voyait aucun intérêt, sincèrement.
Durant tout le début de l'après-midi, il n'avait fait que marcher, seul. Il repensait à tout ce qu'il avait vécu, sans pour autant déprimé. Sur son visage ? Le vide absolu. Comme toujours. Il n'avait rien à se reprocher, et rien qui puisse le déprimer. Il s'en fichait, tout simplement. Pour lui, vivre sa vie pour le moment présent était tout ce qui comptait. Même s'il y avait de temps en temps des moments où il repensait à son passé, cela n'affectait en rien son moral. Après tout, à quoi bon s’apitoyer sur ce genre de détail ? Tout ce qu'il avait à faire, c'était de profiter et s'amuser ; même s'il n'y avait pas grand-chose qui l'amusait, en fait.
Un soupire, et il sortit finalement une clope. Il était temps de s'en griller une. Il en profita pour sortir son téléphone. Il était bientôt 14h30. D'ailleurs, il constata par la même occasion, qu'il avait reçu un message. La clope au bec, toujours, il vérifia de qui il provenait. Athénaïs. Elle demandait à le voir, à 15h30, à la place centrale. Il observa longuement l'heure, avant de sourire simplement. Il n'aurait pas le temps d'y être à 15h30, et encore moins en se trouvant à l'autre bout de la ville, tout simplement. Il sera en retard, c'était certain, mais il se pointera. C'est la moindre des choses.
Il rangea son portable. Il se doutait bien qu'elle ne prendrait pas la peine de vérifier s'il avait répondu. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il viendrait, quoi qu'il arrive. Elle l'intriguait, alors forcément, il voulait en savoir davantage sur elle. Et pour en savoir plus, la seule solution était de la voir. Et puis, il ne faut pas se mentir, il aimait réellement passer du temps avec elle. C'était rare pour lui, d'apprécier le fait d'être en compagnie de quelqu'un. Il n'avait que très peut d'amis. Simplement parce qu'il n'en voulait pas, en fait. Mais de temps à autres, cela ne faisait pas de mal, d'en avoir un ou deux.
Après une longue heure de marche, il arriva dans le centre ville. Cependant, il était encore à une bonne vingtaine de minutes de la place centrale. Bon, vingt minutes s'il continuait de marcher à son aise. Il se contenta d'accélérer le rythme, cherchant à se rendre au plus vite auprès de cette jeune femme. Oui, femme. Il ne pouvait pas se permettre de l'appeler "mademoiselle", vu qu'elle était mariée. Bref. Une cigarette plus tard, il se retrouvait enfin à la place centrale. Quinze minutes. Il était en retard. Totalement logique, en même temps. Il ne la trouvait toujours pas. Il la cherchait du regard, assez calmement. Et au final, une main vint se déposer sur son épaule, accompagner d'une voix familière. Elle était là.
-Yo, Athénaïs.Il lui adressa un léger sourire. Tendre, et à la fois chaleureux. Ce n'était pas rare qu'il offre ce genre de sourire à Athénaïs. Après tout, ils étaient de très bons amis.Vraiment ? Tu penses sincèrement que tu as besoin de t'excuser ?
À ces mots, il sortit une main de sa poche, avant de la porter jusqu'à la tête de la jeune femme. Il souleva lentement son chapeau. La raison ? Simplement pour aller lui caresser le sommet du crâne, de manière amicale, avant de lui rendre son chapeau. Il n'avait pas cherché à la décoiffé, d'ailleurs. Après tout, il savait très bien à quel point les femmes portaient une importance capitale à leur coiffure. Lui ? Il s'en fichait. Il suffisait simplement de le regarder pour comprendre qu'en dehors de son hygiène, il ne voyait pas l'intérêt de faire attention à son apparence. Et puis, soyons honnête, il n'en avait pas vraiment besoin.
-Désolé pour le retard, par contre. J'étais en ville, mais assez loin de cet endroit.Oui, lui avait une raison de s'excuser : venant d'un homme, c'était assez impoli d'arriver en retard à un rendez-vous. Même s'il ne s'agissait pas d'un rendez-vous amoureux, cela restait déplorable selon lui.Mais tu vas me le pardonner, n'est-ce pas ?Il savait cependant une chose : leur amitié les empêchaient littéralement de se disputer. Ils étaient bien trop proche pour pouvoir s'en vouloir mutuellement. Si ce n'était pas beau, une si belle complicité dans une simple amitié ?
Sujet: Re: la douceur de ton humanité » (keith&athénaïs) Sam 30 Aoû - 20:32
Athénaïs V. W-Rainsworth & Keith Lewis.
LA DOUCEUR DE TON HUMANITÉ
Athénaïs inspirait profondément cet air redevenu soudainement dénué de mauvaises ondes. Une bouffée d'air frais, un peu d'oxygène, un échappatoire, quelques minutes, quelques heures tout au plus. Elle devrait bientôt retourner au quotidien ennuyeux qui était le sien. À peine Keith était-il arrivé qu'elle avait insidieusement lancé le compte à rebours, qui aboutirait fatalement à leur séparation. Chacun retournerait à ses occupations. Sa vie de tous les jours. Elle arrêta de penser, pour mener ses songes à une réflexion qui la surprenait d'abord, la laissant perplexe ensuite. Elle ne connaissait rien de sa vie. Pas le plus infime détail. Ses amis ? Jamais entendu parler. Ses occupations ? Pas la moindre idée. Hormis les informations basiques, et ses activités au sein des organisations qu'elle soupçonnait sans jamais en avoir eu clairement la confirmation, elle ne savait rien de lui. Pas plus que ça. Si elle aurait aimé en savoir plus ? Évidemment. Si ça lui semblait essentiel ? Pas le moins du monde. Il était là, c'était tout ce qui comptait. Peut-être qu'un jour il lui déballera sa vie. Peut-être qu'elle le trouvera foncièrement ennuyeux, peut-être qu'au contraire elle le jugera encore plus intéressant. Peu importe. Elle avait cette satisfaction égoïste qu'il était là, où et quand elle le demandait. Elle ne lui demanderait pas plus.
Ҩ Moi-même je ne suis pas souvent disponible. Je ne peux pas te blâmer. Tant que tu es là, ça me suffit.
Son sourire clair et doux habillait toujours son visage limpide de la moindre expression en temps normal. Athénaïs faisait preuve d'une extrême franchise en la présence de Keith. Une honnêteté qu'elle ne se connaissait pas si souvent. Elle n'était pas cette mannequin affable et hautaine dont elle enfilait la couverture sous le nom de Victoria. Elle laissait place naturellement à la petite fille naïve, encore un peu trop juvénile qu'était Athénaïs. Elle n'y réfléchissait même plus. Ne calculait plus rien. Elle se laissait faire, bercée par une illusion éphémère qu'elle restait libre de ses choix, de ses fréquentations, en tout circonstances.
Ҩ Je ne te demande pas ce que tu étais parti faire à l'autre bout de la ville ? D'un côté je m'en fiche. Et d'un côté je suis curieuse...
Elle marquait une pause. Laissait Keith imaginer ce qu'elle pouvait penser. Une manière de le tester peut-être. Athénaïs était persuadée qu'il était l'une des rares personnes à connaître sa manière d'agir, de réfléchir. Peut-être qu'elle se trompait. Qu'elle s'était faite une idée. Elle ne put s'empêcher de planter ses yeux azurés dans le regard doré de son interlocuteur. Sans détourner quoi que ce soit. Sans hésiter une seule seconde. Ils n'en étaient plus là, ni l'un ni l'autre.
Ҩ En fait je me suis demandée si tu viendrais aujourd'hui. J'avais envie de te voir alors je t'ai envoyé un message, mais c'est capricieux de ma part de t'appeler quand je m'ennuie. Au dernier moment en plus. Tu ne trouves pas ?
Elle attrapa son bras, naturellement, et le serrait un peu plus fort que d'habitude. Elle avait peur. Toujours. Encore. Mais dès qu'il était là, ce geste était un moyen enfantin de s'assurer de sa présence. Qu'il resterait auprès d'elle. Elle avait confiance, sans savoir réellement pourquoi. Et se sentait en sûreté. Elle avança. Un peu. À leur rythme.
Ҩ Tout va bien ?
Question sans aucun rapport avec la précédente. Une simple politesse ? Pas que. Elle n'avait pas l'habitude de lui demander ce genre de choses. Et son caractère changeant et complexe expliquait ce brusque virement de conversation. Elle était terriblement lunatique. Mais voulait avant tout s'assurer qu'il n'était pas venu simplement par pitié. Par affection, elle espérait.
Sujet: Re: la douceur de ton humanité » (keith&athénaïs) Sam 30 Aoû - 22:36
Past.
Combien de fois l'avait-il déjà vue ? Il ne le comptait même plus. Plusieurs fois. C'était certains, mais sans doute pas assez à ses yeux. Il se doutait bien qu'elle n'avait pas forcément le temps. Vu son apparence, il avait aussi la certitude qu'elle devait avoir un boulot assez important et qui payant avec beaucoup de zéro à la suite. Mais cela ne le dérangeait pas. Le peut qu'il arrivait à la voir, lui suffisait amplement. Un peu de chaleur de temps à autres ne lui faisait pas de mal. Bien au contraire, cela le rendait totalement heureux. Mais dans un sens, il y avait une chose, qu'il voulait vraiment ; avoir la possibilité de passer plus de temps en sa compagnie.
Même s'il arrivait à se contenter de sa présence assez réduite, quelque chose se réveillait chez lui, petit à petit. Ce quelque chose, c'était tout simplement l'amitié. Elle lui refaisait découvrir ce qu'était le sentiment d'avoir une amie aussi précieuse à ses yeux. Il n'avait plus ressentit cela depuis... Douze ans. Oui, cela faisait douze ans qu'il vivait de manière solitaire. Il avait beau être dans un groupe de terroriste, il ne travaillait pas pour autant en équipe. Au contraire, le travail d'équipe ne l'intéressait pas. Il pensait qu'il avait plus de chance de réussite de par lui-même. Et c'était le cas. L'intelligence était une vertu que beaucoup de membres de BOOM ne partageaient pas.
Subitement, elle le sortit de ses pensées, avec sa douce et tendre voix. Elle ne semblait pas lui en vouloir pour son retard. Ce qui était prévisible en fait, surtout entre eux. Il se contentait simplement de sourire à nouveau, avant de plonger à nouveau son regard dans le sien. On pourrait presque croire qu'il s'agissait d'un couple. Mais non, ce n'était pas le cas. Ils étaient des amis, très proches et très complices. Ils réussissaient tous deux à s'apporter quelque chose d'unique. L'un apportait de l'oxygène, de la liberté, et l'autre apportait de la douceur, de la chaleur humaine. C'était tout ce qu'il y avait de plus beau. Et tout ce qu'il y avait de plus profitable pour eux.
Cependant, la prochaine question fût un peu plus... Piquante. Elle semblait vouloir savoir ce qu'il faisait à l'autre bout de la ville. Que devait-il répondre ? En temps normal, il aurait simplement évité la question, s'il s'agissait d'une personne qu'il ne connaissait pas ou en qui il n'avait pas confiance, mais là, il s'agissait d'Athénaïs tout de même. Choix difficile. La laisser dans l’ignorance et augmenté la distance entre eux ? Ou bien tout faire pour préserver son amitié ? Le choix n'allait pas être facile pour lui, mais dans un sens, il ne voulait pas lui mentir. Il allait lui dire la vérité, et peut-être même tout lui dévoilé.
Mais avant cela, elle lui attrapa le bras et le serra contre elle, assez fort. Ce n'était pas déplaisant, d'être aussi proche d'elle. Il en était même satisfait. Mais sa nouvelle question l'avait surpris. Changement de sujet radicale lorsqu'elle lui demandait s'il allait bien. De sa main libre, il alla se frotter la nuque, d'un geste assez nerveux, en fait. Il tourna ensuite la tête vers elle, tout en continuant d'avancer. Il était temps de lui expliquer tout, histoire qu'elle en sache davantage sur lui, et qui sait, qu'il puisse lui-même en apprendre plus sur la vie de son amie ?
-J'ai été rendre visite à mes amis... Mes proches.Il inspira longuement, avant de finalement tourner la tête, regardant droit devant lui, continuant d'avancer à un rythme assez lent.Ou plutôt leur tombe. Ma famille d'accueil, mes amis, ma première petite amie... Ils sont tous mort il y a douze ans, par un Erog affamé. Je pense que tu n'as pas besoin de savoir où est-ce qu'ils ont terminés ?Il fermait lentement sa main droite en un poing, son bras qu'elle tenait tremblait justement. Il ne pleurait pas, non, il ne le devait pas.Tout ça s'est déroulé devant moi, sans que je ne puisse rien faire. Et si tu te demandes aussi pourquoi j'étais dans une famille d'accueil, c'est parce que je suis de base un orphelin.
Il marqua une longue pause. Il n'arriverait pas à parler sans avoir une voix assez triste, voir même fébrile. Il préférait éviter d'en dire plus pour l'instant. C'était difficile pour lui, de base, mais comme il s'agissait d'Athénaïs, ce n'était pas un problème. Il pouvait lui faire confiance. Il pouvait lui dire ce genre de choses. Il se doutait qu'elle ne le jugerait pas. C'était ce qu'il pensait tout du moins. Qui sait, peut-être qu'elle trouverait son comportement assez horrible ? Après tout, il ne montrait pas du tout la douleur que cela pouvait lui laisser, d'avoir perdu tant de gens dans son passé. En un sens, c'était vraiment mauvais. Mais bon, maintenant, il ne pouvait plus revenir en arrière. Ce qu'il venait de dire ne pouvais être oublié.
Sujet: Re: la douceur de ton humanité » (keith&athénaïs) Dim 31 Aoû - 21:02
Athénaïs V. W-Rainsworth & Keith Lewis.
LA DOUCEUR DE TON HUMANITÉ
Victoria était en apparence une femme des plus glaciales. Flegmatique. Impassible. Elle ne se souciait que trop peu du malheur d'autrui. Le dédain qui animait les injures sauvages qu'elle crachait n'avait pour but unique de rabaisser l'autre, lui faire comprendre que ses soucis n'étaient rien, futiles, sans réel fondement. Victoria était cette femme détestable et détestée dont Athénaïs revêtirait les vêtements dès qu'elle s'en sera en allé. Elle était cette femme quand elle posait devant l'objectif avec des attitudes rondement calculées, elle était cette vipère parfois quand elle embrassait son mari quand il rentrait le soir. Victoria était cette couverture impeccable cousue de fil blanc qu'Athénaïs s'était forgée au cours de ces dernières années. un camouflage parfait. Pourtant. Athénaïs était seulement Athénaïs. En ce moment, là, maintenant. Elle avait balayé d'un rictus son double et délester d'un battement de cils celle qui était parfois sa rivale. Elle était Athénaïs, juste Athénaïs.
Ҩ Je ne savais pas. Pardon.
Athénaïs. Douce et tendre Athénaïs. Celle qui s'émeut devant les films romantiques, qui pleure parfois le soir dans son lit en cachette, qui rêve encore quelques fois au prince charmant et qui ne peut s'empêcher de s'attendrir devant les plaies des autres. C'est cette femme là qui se tenait devant Keith à l'heure actuelle. Et c'est pareillement cette femme qui passe ses bras fins autour du cou du jeune homme, dans une étreinte sage et délicate, comme si cette simple embrassade pouvait l'apaiser, quelques instants. Elle n'avait même pas réfléchi. Elle s'était arrêté dès qu'elle avait senti l'importance de cette confession.
Ҩ Je ne te demande pas ce genre de choses.
Keith aurait pu se braquer à cette phrase. S'il avait été quelqu'un d'autre, Athénaïs aurait repoussé toute tentative de rapprochement quel qu'il soit, elle se serait écarté du danger et évité la confession, qui comme elle le pense en attends une autre en retour.
Ҩ Si tu ne veux pas en parler, je respecte. Moi-même je n'aime pas parler de moi. Mais merci.
Elle avait eu la sensation un instant de s'être rapproché un peu plus de lui, qui lui avait toujours paru inaccessible en dehors de leurs échanges limités pourtant plein de tendresse. Elle sourit paisiblement. Elle était came, Athénaïs. Presque ennuyeuse. Inutile. Alors si elle pouvait lui apporter un peu de douceur, elle le ferait. C'était le moins qu'elle puisse faire pour lui.
Ҩ Pourquoi tu me parles de ça tout à coup ?
Athénaïs pousse la curiosité un peu plus loin et demandait une réponse dont elle avait déjà la certitude. Mais elle voulait en être encore plus sûre. L'assurance absolue. Elle avait peur de tout, Athénaïs. Le besoin permanent d'être rassurée constamment. Elle lui demandait ça, tout le temps. Il répondait, évidemment.
Sujet: Re: la douceur de ton humanité » (keith&athénaïs) Dim 7 Sep - 14:31
True friend.
Un homme calme, détendu, en qui on peut avoir confiance. Voilà qui était Keith. Beaucoup pense qu'il n'a rien vécu de bien particulier dans sa vie, mais c'était une grossière erreur de penser de la sorte. Derrière tous les mystères qu'il laissait, se trouvait une douloureuse réalité. Celle d'avoir vécu bien plus de merde qu'un grand nombre de personnes sur cette planète. Et pourtant, il n'avait aucune haine envers la "race" qui l'avait fait souffrir. Bien au contraire. Il s'en moquait totalement, rien ne l'intéressait, seulement le fait de vivre paisiblement. Enfin, paisiblement est assez mal choisi, pour un terroriste tel que lui. Mais il veut vivre à sa façon. Tranquillement, sans qu'on lui impose quoi que ce soit.
Et c'était ce qu'il faisait. Des ordres ? Oui, il en recevait. Et oui, il lui arrivait de les exécuter. Travail oblige. Mais pour ce qui était du reste, il était sans doute l'homme le plus libre du monde. M'enfin soit. Après avoir avoué ces quelques moments de sa vie qui ont été assez difficile pour lui, il s'était arrêté. Cela lui faisait bizarre, de s'être confié. Il n'en avait parlé à personne d'autre. C'était la première fois. Et étrangement, cela lui avait fait un bien fou. Il avait presque l'impression de s'être vidé d'un poids. Il n'avait jamais trouvé quelqu'un en qui il aurait pu avoir autant confiance pour dire ce qu'il pensait réellement.
Cette femme était différente des autres. Un véritable bijou. Parfois, il se disait que l'homme qu'elle avait épousé était terriblement chanceux. Avoir une femme aussi attentionné, aussi aimable... Qui pourrait rêver mieux ? Pas lui, en tout cas. Mais il ne s'intéressait pas aux femmes mariés, lui. Certes elle l'intéressait, mais d'une toute autre façon ; il voulait savoir comment elle pouvait être aussi courageuse. Et surtout, ce qu'elle appréciait tant chez lui. Mais bon, pour l'instant, il ne pouvait pas réellement penser à ce genre de choses. Après tout, son amie lui parlait, il ne devait pas la laisser dans l'oubli. Ni même l'ignorer, ce serait malpoli.
-Je t'en ai parlé uniquement à toi, parce que je sais que je peux avoir confiance en toi. Tu es une amie proche, je n'ai aucune raison de me méfier de toi.Il était dans ses bras, ses fins bras chaleureux. Il ferma les yeux un instant, profitant de cet instant de douceur et de chaleur humaine.Je tiens aussi à préciser que je l'ai dit volontairement. Tu ne m'as en rien obligé à le faire avec ta précédente question. J'ai toujours jugé bon de dire la vérité à quelqu'un de confiance. Logique non ?
Il lui offrit un léger sourire, avant de poser sa main sur la joue d'Athénaïs, la lui caressant. Il était sans doute plus proche d'elle qu'il ne l'avait jamais été, d'ailleurs. Cette confession l'avait soudainement propulsé vers l'avant. Tout ce qu'il espérait cependant, c'était qu'elle n'allait pas être refroidie par son passé. Il n'avait pas envie de perdre une personne comme elle. Et de toute façon, il ne la laissera pas partir. Elle était entrée dans sa vie, maintenant, elle y restera. La porte de sortie était fermée à tout jamais. Ou du moins, jusqu'à la fin de son histoire.
-Et puis, j'ai eu aussi l'impression d'être assez distant envers toi. Ce n'est pas comme si je le souhaitai réellement, au départ.Il sortit une clope de son paquet, avant de la placer entre ses lèvres, sortant ensuite son zippo pour se l'allumer, tirant une longue latte, histoire de se calmer un peu. Et je ne pense pas qu'on va arrêter de se voir de si tôt, n'est-ce pas ?Il lui adressa un nouveau sourire, gardant sa clope au bec.
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