C’est toujours la même histoire avec lui.
Il va râler encore longtemps comme ça ?
Finalement… j’aurais mieux fait de fermer ma gueule.
Et de ne pas le convier à cette petite sauterie !
Quoique… s’il accepte, c’est une aide non négligeable.
Mais comme je m’y attendais, il n’est pas du genre à se faire avoir facilement, il a d’ailleurs aisément deviné que cette affaire ne concernait que ma propre personne. Je ne vais cependant pas répondre à sa remarque au téléphone, ça serait se mettre au même niveau que lui et je n’ai pas la patience de lui chercher des crosses. Cela dit… s’il compte être désagréable comme ça toute sa vie je me demande bien qui voudra de lui quand il sera plus vieux tiens. Au bout d’un moment l’envie lui prendra peut-être de prendre sa retraite et de faire des gosses. Pourquoi pas après tout… il faut toujours penser à l’avenir et l’héritage qu’on veut laisser. Oh puis, ce n’est pas mes affaires au final. Je ressens tout de même l’envie de lui balancer ses quatre vérités en face, mais si je veux qu’il reste et qu’il m’aide, va falloir que je me tienne à carreau, ça me révulse, mais c’est ainsi. C’est l’un des plus doués et je dois le considérer comme tel, même si au fond ce n’est qu’un gamin capricieux qui jouit de son succès auprès des filles. Cela dit je peux parler… je ne suis pas mieux dans le fond. Mais bon, ça, c’est un autre débat. Tandis que mon interlocuteur s’était adossé contre le mur, je prenais une brève inspiration avant de reprendre la parole :
— Oh… pauvre chou, il s’est déplacé, ça a du beaucoup lui coûter dis-donc ! T’en fais pas, après toute cette histoire je t’emmènerais en ville pour une petite manucure va ! Fin si toutefois tu es prêt à te salir les mains pour la bonne cause. Je te laisserais choisir la récompense que tu veux si tu m’aides pour cette affaire. Visiblement je ne peux pas faire passer ça pour un boulot que nous aurait confié le M.I.B, t’es pas une personne qu’on peut pigeonner malheureusement, de plus, notre organisation ne s’occupe pas des humains.
Tiens, voilà déjà un petit indice sur le boulot que je serais amené à lui confier. Maintenant c’est là que la partie délicate de la conversation va commencer. Je dois arriver à le convaincre. Pour être honnête, je n’ai aucune idée de la manœuvre que je vais employer pour qu’il se décide à me prêter main-forte. Peut-être que si je fais passer ça pour un challenge ça va le motiver ? Ou peut-être pas. Dans tous les cas je peux difficilement continuer à gamberger pendant des heures, Mallory n’est pas la personne la plus patiente sur terre et c’est un euphémisme. Déjà rien qu’avec la remarque que je viens de lui faire, je viens certainement de lui donner envie de se barrer sans demander son reste. Mais j’ai besoin de lui, même si ça me coûte beaucoup et que ça me vexe dans mon orgueil, deux agents valent mieux qu’un. Et si en plus j’ai l’un des plus brillants, c’est parfait. La génération montante couplée avec l’actuelle qui est brillante, ça peut faire des étincelles non ?! Je m’emballe un peu peut-être. Je positionnais alors mes saphirs sur lui avant de reprendre la parole d’un ton radicalement moins sarcastique que celui que j’avais employé précédemment. Cette fois on passe aux choses sérieuses :
— Valko. Ce nom ne te dit sans doute pas grand-chose, mais c’est un salopard de la pire espèce. C’est un mercenaire qui opère dans toute l’Amérique et il a décidé de faire une escale à Varen il y a quelques années. Il a malheureusement eu des embrouilles avec un autre salopard… mais beaucoup plus puissant que lui. Depuis quelques mois, il a créé une sorte de refuge dans l’ancien métro où il se cache pour éviter de perdre la vie prématurément. Lui et ses hommes de main sont tapis dans l’ombre et butent la moindre personne qui voudrait s’aventurer dans cet endroit. Le job est simple Mallory, j’ai besoin d’un agent extrêmement doué pour faire diversion, ou tuer ses hommes au choix, pendant que moi je m’occupe de lui. C’est très risqué, mais j’ai apporté de quoi faire mumuse. Si tu m’aides… je t’en serais VRAIMENT reconnaissant… d’une façon dont tu n’as même pas idée.
Je t’aurais enfoiré. Je vais ratisser toute la zone, je vais te débusquer.
Et une fois que je t’aurais en face de moi.
Mon flingue contre ta tempe.
Je te buterais.
Tu marches Mallo ou pas ?
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