FEAT. joe beauchamp & reus
Je me disais bien que depuis trois jours quelque chose clochait vraiment. Je me sentais... bizarre, j'avais chaud. Au départ je pensais que c'était la fatigue, mais tu parles. Mon corps entier transpirait, mes yeux me grattaient. J'ai cru que j'avais choppé une saleté et ce fut le cas hahah. Je ne vous dis pas la tête que j'ai tiré en voyant ces espèces de boutons étranges sur mon visage. Je ne ressemblais à rien et j'ai failli pleurer comme une chochotte. J'ai alors de suite compris que j'avais attrapé la fièvre solaire. J'ai appelé un ami qui lui a appelé un médecin. Apparemment aujourd'hui ça devait aller mieux. Certes, les boutons et les yeux rouges étaient partis, mais le plus chiant était toujours présent. Bordel, je ne sais pas vraiment ce que je vais faire. Je n'ai pas vraiment les moyens pour payer un médecin maintenant et partir à l'hôpital. Et. Et si j'en mourrais ? VOUS IMAGINEZ ? Mourir à cause de cette fièvre de merde. Je ne préfère même pas y penser haha.

Cette fois, j'étais bien obligé de me démerder tout seul comme un grand. Croyez-moi si je pouvais faire autrement, je l'aurai fait. Mon frigo était vide et y'a le marché. J'enfile juste mesmes pantoufles noirs et quitte la maison. Je n'avais pas spécialement la force et l'envie de sortir tout beau tout bien. Tant pis si je sors en pyjama. J'ARRIVAIS DÉJÀ A PEINE A MARCHER. Je devrais songer un jour à faire le ménage aussi tiens haha... Bref, je me rends au marché "des riches", vais-je dire. Celui du quartier 12, là où je vivais était bondé et je doute parfois de la qualité des produits bien que forcément ils étaient moins cher, mais bon. La santé n'a pas de prix. Je prends un moyen de transports afin de m'y rendre. Vous le sentez que je suis faible dans mes mots hein. J'ai l'impression d'être une spaghetti, en plus d'avoir des courbatures partout, mais ça c'était à cause de mes activités les soirs - hey rien de pervers JE PARLAIS DE MES MISSIONS EN TANT QUE SUPER-MÉCHANT - Une fois arrivé je regarde un peu partout, j'achète des tomates, des poireaux, de l'ananas - C'EST BON L'ANANAS PUTAIN ce fruit c'est l'amour de ma vie - etc etc. Je crois que c'était une très mauvaise idée de sortir en pyjama et en pantoufle COMME J'AI UN PETIT PEU FROID et que tout le monde me regarde comme un malade mental. J'hausse les épaules : j'ai l'habitude hahahah ce n'est pas comme si c'était faux. Seulement mes jambes tremblent, j'ai l'impression de ne même plus contrôler mon corps et. Je. sens. que. je vais. vomir. AAAAAAH. JE VOIS TROUBLE JE VAIS MOURIR ADIEU MONDE CRUEL. J'aurai dû rester dormir chez un ami comme ça la bouffe et les soins seront fait. Mais merde. Je vais tomber tous mes sacs et tombe comme une grosse merde en écrasant un pauvre passant.

▬ Haaahha excusez-moi je ne vais pas très bien mes jambes ont décidé de ne plus m'obéir haha... Hey c'est confortable on dirait un canapé.

Joe arrête de déconner et casse toi de là TU VEUX TE FAIRE BUTER LA TRONCHE OU QUOI. Déjà t'es en pyjama, t'écrases ce pauvre type et tu sors une excuse qui est pourtant vrai mais pas crédible aux yeux de n'importe qui. J'essaie de me relever et. j'ai. une. monté. je. vomis. Élégance, classe, appelez Joe pour vous dégoûter. Non, non NOOOOOOON. LA HONTE DE MA VIE PUTAIN DE CROTTES. Devant des gens, devant ce mec, sur mes achats. Je tombe au sol à genou et commencerai presque à pleurnicher. Cette horreur n'est pas vraiment parti. J'aurai dû rester chez moi. Je regarde l'homme bruns avec de grand yeux.

▬ AIDEZ MOI J'AI LA FIÈVRE SOLAIRE LE MÉDECIN A DIT QUE CA PARTIRAIT AUJOURD'HUI JE NE FAIS QUE VOMIR C'EST HORRIBLE DITES MOI QUE VOUS ETES DOCTEUR JE PANIQUE JE N'AI JAMAIS EU CA AAAAH....et si je parlais normalement haha. Aidez-moi à me relever je suis faible....... de l'eau s'il vous plaît je me sens COMME DANS UN DESERT.

Tout un drame ? NON C'EST LA VÉRITÉ. Bon ok j’exagérais un peu mais je le devais pour qu'il m'aide, il n'allait pas laisser un pauvre homme malade seul, par terre, devant tous ces gens haha. Sauf s'il veut se faire passer un pour connard. Attendez. CES GENS SONT DES CONNARDS ILS NE FOUTENT RIEN. Tss. Les riches ça.

aide-toi & le ciel t'aidera - Joe

IL S'ENTRAINE POUR LE GRAND PRIX D'INTERPRÉTATION À CANNES LUI OU QUOI ?

Tout va bien dans le meilleur des mondes.
Ma vie est fantastique, mon travail aussi.
Ah non vraiment, on ne peut aller mieux !
Même si en ce moment je me fais chier comme un rat mort.
D’ailleurs cette expression est étrange.
Parce que si le rat il est mort… il ne peut pas s’ennuyer non ?

Oui j’en suis réduit à lancer des débats sur les expressions tellement je m’ennuie. Pour combler le vide, je marche tout de même dans la place centrale, regardant tous les passants d’un œil méfiant. Parmi eux je me demande qui pourrait être un criminel potentiel. Oui je sais bien, mon travail ne consiste pas à arrêter les humains qui commettent des crimes, mais bien les aliens. Cependant, je ne peux pas m’empêcher de regarder les gens d’une tout autre manière. J’ai une vision sans doute un peu pessimiste de cette ville, mais bon… c’est ainsi. En vérité, j’essaye de m’imaginer en fonction des têtes que je croise, quelle pourrait être celle qui ferait le plus peur pour un éventuel braquage ou un truc dans le genre. Du coup je me fais des représentations dans ma tête, avec des tentacules ou bien des branchies… tout ce qui peut être insensé quoi. Ah oui, mais moi quand je m’ennuie je suis capable de faire des trucs… bref, je ne vais pas commencer à raconter ma vie, mais ça prend parfois des proportions incroyables.

En tout cas, pour le moment ma seule occupation était de déambuler dans la place, tout en essayant de trouver un truc à faire, parce que mon petit jeu, ça va bien cinq minutes. Finalement, au bout de quelques minutes, je me laissais et décidais de repartir. Pour aller où ? N’importe où sauf ici, qui sait, je trouverais peut-être quelque chose à faire en chemin. Sauf que voilà, au moment même où j’entamais ma marche pour quitter la place, quelque chose me heurta. Ou plutôt quelqu’un. Celui-ci fit d’ailleurs tomber ses achats dans le même temps. Sauf que malheureusement je perdis l’équilibre, car ce con me déséquilibra à cause de son poids. Celui-ci avait beau s’excuser, j’avais tout de même une certaine envie de lui donner des baffes. Je me relevais alors, grommelant quelques mots à l’encontre de cette personne. Et c’est alors que… AH PUTAIN C’EST DÉGUEULASSE ! IL VIENT DE GERBER DEVANT MOI CE CON ! Il a touché mes pompes ? Ah non ça va elles sont propres. MAIS C’EST QUI CE CINGLÉ ? Et pourquoi je l’aiderais d’abord ? T’as beau faire ton cinéma je vois pas pourquoi je me sentirais concerné. En plus je ne suis pas docteur… domaaaaaage.

— T’as soif ? Avale ta salive !

Dis-je avant de tourner les talons. Juste avant que ma conscience me dise que ce n’était pas un geste à faire devant un malade. Après tout… personne ne se démène pour faire quoi que ce soit pour lui. OH PUIS JE VAIS PAS LE PRENDRE EN PITIÉ NON PLUS ! Nan, il a chopé un virus il risque de me le filer, pas question ! Plutôt crever ! Finalement, au lieu de faire mon égoïste, je me retournais pour aller à sa rencontre, avant de l’aider à se relever, tout en glissant quelques mots au grand malade :

— Tu me vomis dessus… je te promets que le prochain liquide que tu vas cracher ça va être ton propre sang mon gars. Alors, retiens-le ou avale-le je m’en fous, mais si tu gerbes encore une fois ça va être ta fête.

Oui oui, je suis très sérieux.
Mon costume coûte cher.
Et j’ai tout de même ma fierté.