▬  MAMIE C’EST MON PAPA SUR LE TAPIS VOLANT?

▬ Oui ma petite, maintenant fou moi la paix j’ai d’autres chats à fouetter.

▬ OH JE T’AIME AUSSI MAMIIE!

Tu y crois. Tu y crois tellement que cela en devient insultant. À savoir pour qui, toi ou mamie? Peu importe. À tes yeux, tu es comme papa, tu es comme ça – une voleuse. À voler à travers les cieux, à voler à travers les terres. Tu penses que tu en as plus besoin que les autres et donc, c’est dans ton droit de prendre les choses des autres. En te fichant à qui cela appartient et en te fichant quel importance cela apporte à cet autre personne, au final tu abats toutes les barrières de la considération ne prenant conscience que de tes propres besoins. Égoïste peut-être tu l’accordes, mais bon, tu trouves toujours l’excuse de ton boulot comme quoi ton métier l’exige et qu’un voleur doit être sans pitié. Au final, tu t’es toi mise en tête les principes de ton travail que tu ressors à tout coup comme bateau de sauvetage pour justifier ce que tu fais. Comme ton père. Voilà une idée fraîche à laquelle tu ne souhaites échapper par fierté pour celui qui t’a donné la vie. À force de le faire, à force d’y croire, tu en fais une addiction, une maladie. Cleptomane. Oui voilà, tu es une cleptomane qui ne peut s’empêcher de prendre ce que tu crois mériter plus que les autres. Au début peu subtile surtout lorsque les machines détectent ce que tu as volé et plus le temps passe, plus l’expérience de vole s’accule à travers ton âge. Tu développes cette habileté, cette agilité à voler, à dérober comme quoi tout cela passe ni vu ni connu.

Du genre affective, tu aimes les gens, tu t’attaches à eux. Dès le premier regard, dès les premiers échanges, tu sais qui tu aimerais dans ton lit et qui t’aimerais tabasser – façon de parler évidement. Dans tous les cas, lorsque tu aimes bien, lorsque tu t’attaches, tu serais prête littéralement à sauter en bas d’un pont pour cette personne – plus ou moins façon de parler – ainsi que tu t’ouvres la trappe un peu beaucoup facilement. En même temps, tu fais attention pour ne pas trop. Tu fais attention pour ne pas paraître trop naïve même s’il est déjà un peu trop tard pour ça. Tu joues parfois la comédie pour faire semblant de bien aimer la personne et de bien l’apprécier. Parfois à en devenir souvent, jouant le jeu de l’innocente qui en fait trop, non seulement par les voles mais aussi par les meurtres. Meurtres rares sont-ils puisque juste les tueras-tu s’ils osent t’offusquer, te brusquer, d’être indécent avec toi. À ton caractère d’innocente, d’affectueuse, de cleptomane, de tueuse, tu as décidé que l’on t’interpelle comme elle, comme Bonnie Parker.