Forgiveness is between them and God. It’s my job to arrange the meeting.

Lullaby H. Fowl & Matt Webster ★ Proses en #DE011E ★ 836 mots ★ Codage par ©Paindore sur APPLE SPRING

Fatigue, les yeux se ferment, ne veulent pas se rouvrir. Les paupières sont lourdes, scellés, complètement collés. Cela faisait des jours qu'elle enchaînait les nuits blanches, tentant de trouver le bug dans le programme informatique de décryptage qu'elle était en train de mettre au point. Malheureusement, l'erreur devait être minime et cette dernière ne lui sautait pas aux yeux ; qui à force d'inspecter pendant des heures chaque parcelles de code, commençait à ne plus marcher correctement. Lullaby se mettait à voir blanc, puis noir, puis en saturé. Elle n'avait même pas fait attention à son alimentation. De quoi être totalement hors service, autant physiquement que mentalement. Elle ne savait même plus pourquoi elle était en train de mettre un tel programme au point, cela lui était totalement sortit de la tête. Etait-ce quelque chose que quelqu'un lui avait demandé de monter ? Ou un souhait égoïste de tout savoir sur tout ce qui se passait aux alentours ? Un haussement d'épaule alors qu'elle sait très bien qu'elle ne se rappellera pas de la réponse ; autant oublier donc ce genre de questions futiles. Se massant la nuque délicatement, la jeune femme attrape un paquet de Mikado qui ne traînait pas loin sur son bureau avant de se rendre compte qu'il était vide.

Elle se leva, mit son ordinateur portable dans son sac, suivi de quelques clés usb avant de sortir de son appartement miteux. Lullaby ne savait pas trop ce qu'elle voulait faire, ni même où elle désirait aller, tout s'enchaînait dans sa tête. La fatigue la faisait un peu déliré, peut-être même un peu trop. Des cernes énormes sous les yeux, la jeune femme se les frottent plusieurs fois en marchant, tentant de les garder ouvert. Pourquoi sortir et ne pas rester dormir ? Parce que son appartement lui donnait envie de vomir et que prendre un bol d'air frais ne pourrait lui faire que du bien. Humer ce parfum qui virevolte dans les airs et qui vient se poser dans ses narines, elle aimait tellement l'odeur de l'air, de cet air. Un casque audio sur les oreilles, la demoiselle s'avança alors dans les rues avec un sourire sur le visage, il n'y avait pas à dire, marcher lui faisait un bien fou et le vent frais qui se colle à sa face et qui pénètre ses poumons la mette vraiment de bonne humeur ; c'est ainsi qu'on se sent vraiment en vie, non ?

Lullaby attrape entre ses doigts fin une canette de coca ; marque qui continue d'exister depuis des siècles et qui continuera sans aucun doute d'exister encore longtemps ; et la porte à ses lèvres. C'était frais, c'était bon, mais son estomac gargouillait toujours. Elle ne s'était même pas rendu compte que son ventre criait famine. Il était temps d'aller chercher à manger avant de rejoindre la base de BOOM. Pourquoi avait elle rejoint ce « groupe » ? Tout simplement parce que ses talents pourrait leur être utile et c'est tout ce qu'elle désirait, pouvoir être utile un jour à quelqu'un, qu'on ai besoin de ses services... Lullaby se trouvait vraiment débile quand elle y songeait. Une petite échoppe, la demoiselle s'avance doucement, avec nonchalance, elle prendra juste une sorte de pain brioché fourré à la framboise, avant de régler et de s'en aller. Grignotant son dernier achat tout en continuant de marcher, la jeune femme ne fit pas attention et percuta quelqu'un, s'excusant brièvement avant de continuer sa route.

La base n'était plus qu'à deux pas. Devant l'entrée, la jeune femme prit une énorme bouffé d'oxygène avant de l'expirer longuement. Pourquoi était elle stressée ? Pourquoi réagissait elle ainsi à chaque fois qu'elle venait ici ? Certes, ce n'était que la troisième fois qu'elle y mettait les pieds, n'ayant rejoint le groupe que très récemment, depuis une semaine maintenant. Son coeur fait un bond, puis deux avant de se serrer. Ne pas avoir peur, ne pas paniquer, ne pas être angoissé. Pourquoi être venue si c'était pour réagir ainsi ? Ne pas réfléchir, ce n'est pas son genre, ou peut-être que si... Lullaby se désespère, perd patience, elle se claque une fois, deux fois, trois fois, rouvre les yeux et se dirige vers l'entrée... Tout est éclaté, tout part en couille dans ce bâtiment... Dire que c'était un ancien théâtre. Il serait peut-être temps de rénover cet endroit. Ce n'était peut-être pas une si mauvaise idée. Cherchant un endroit spécifique du regard, Lullaby se laissa choir sur un sol poussiéreux, sortit son pc et continua de bidouiller dessus. Elle se sentait carrément mieux ici, pas comme dans son appartement... Sensation étrange.

▬ Il y a quelqu'un ? 

Non, elle ne croit pas aux fantômes ni à ce genre de truc paranormal... Même si cela ne l'étonnerait guère si cela existait vraiment. La jeune femme continue de taper, tentant de ne pas être perturbée par les bruits qu'elle semblait entendre. C'était beaucoup plus difficile que prévu.

▬ Si c'est une blague, ce n'est pas drôle. 

Elle se faisait des frayeurs toute seule... Décidément Lullaby, tu n'est pas douée.

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Lullaby H. Fowl & Matt Webster ★ Proses en #DE011E ★ 782 mots ★ Codage par ©Paindore sur APPLE SPRING

MUSIQUE ▬ Elle reste sur ses gardes, aux aguets, tout en continuant de pianoter sur son clavier. Les yeux se lèvent parfois de l'écran, puis se baisse de nouveau avant de pivoter sur les côtés. Un haussement d'épaule s'opère alors que Lullaby pense vraiment être seule. Après tout, il était relativement... Non, même pas, il n'était pas tôt, ni même tard. C'était le milieu d'après-midi. Bientôt l'heure de goûter qu'elle pensa avant de prendre une gorgée de sa boisson... C'est à ce moment-là que deux mains se posèrent sur ses épaules et qu'un « BAAAAAAAH » ce fit entendre.

La faisant sursauter et recracher son soda sur le côté; même dans sa stupeur, Lullaby protégeait son pc, sa vie. Son coeur bat de plus en plus vite alors qu'elle referme l'écran de son protégé et le serre contre elle de toutes ses forces, regardant l'autre énergumène se tordre de rire devant la situation. Parce que cela l'amusait en plus ? Mais ce n'était pas drôle ! Elle avait frôlée la crise cardiaque, heureusement pour lui que Lullaby n'avait pas de problème de coeur. La demoiselle expire longuement, tentant de reprendre un rythme de respiration normal ; mais cela lui paraît bien difficile, elle n'était toujours pas remise... Ce n'est pas une chochotte, loin de là, mais il fallait avouer qu'elle pensait vraiment être seule, que personne n'était ici à part les esprits de on-ne-sait-qui. Lullaby était sans doute déçu que ce ne soit pas un fantôme qui lui ai fait peur, mais juste un garçon.

La demoiselle lève les yeux vers son interlocuteur, il essuie une petite larme qui lui sembla inexistante avant de s'adresser de nouveau a elle. Il s'excusa, apparemment, mais il ne lui sembla pas sincère ; Lullaby avait pu le sentir, sans trop savoir pourquoi... L'instinct ? Sûrement. Elle le fusille du regard, elle le criblerait bien de balles rien qu'avec ses yeux, mais cela ne risquait pas de marcher. Il s'offusque un peu, puis lui demande avec nonchalance si elle veut un câlin, demande qui lui fit d'ailleurs arquer un sourcil avant de rougir furtivement et de reculer un peu plus, s'éloignant, mettre de la distance. Il n'est pas normal, Lullaby le sent, Lullaby se méfie. Il lui demande si elle est nouvelle ? Et si c'était le cas ? C'était grave ? Ne pas l'agresser, ne pas se montrer odieuse... Si elle le fait, Lullaby le regrettera. Mais impossible d'arrêter son franc parlé.

▬ Cela te pose un problème que je sois une nouvelle ? Et non, tu peux garder tes câlins, j'en ai pas besoin.

La jeune femme dépose délicatement le pc dans son sac avant d'enlever la poussière qui avait prit place sur ses vêtements et sur ses affaires. Il lui avait vraiment fait une sacrée peur, mais elle ne le crierait pas pour autant sur tous les toits. Lullaby n'est pas une pleurnicharde, elle n'est pas une froussarde non plus. Elle soupir une nouvelle fois, se raclant la gorge. Recracher du soda par stupeur ne laissait pas une sensation très agréable dans le gosier. Elle reforme ses couettes afin que ses cheveux ne tombe pas parterre, même si c'était un peu trop tard maintenant, avant de se relever, le toisant du regard. Lullaby avait vraiment envie de lui rendre la monnaie de sa pièce, mais ce n'était qu'une vaste plaisanterie, une blague d'enfant, sans plus. Pas besoin d'y prêter autant d'attention, cela n'était guère utile. Buvant une nouvelle gorgé de sa boisson, elle continue de le regarder, blasée.

▬ Ne me refais plus jamais un coup pareil, heureusement que j'ai pas de soucis cardiaque...

C'est avec nonchalance qu'elle lâche ces mots avant de regarder chaque recoins de la pièce encore une fois. La méfiance, le doute, elle ne voulait pas que quelque chose lui tombe dessus par surprise, plus jamais. La méfiance était de mise, c'était comme ça. Continuant de le regarder, elle lui tourne autour, le dévisageant. Décidément Lullaby, tu n'as aucun savoir vivre ou quoi ? « On ne fixe pas les gens comme ça » t'aurais sans doute dit ta mère ; mais à quoi bon penser à elle maintenant ? Nouveau soupir alors que Lullaby se gratte la tête, un peu agacée des pensées que son cerveau laissait sortir sans prévenir. La demoiselle croise les bras, hisse son sac sur une de ses épaules avant de lui lancer une nouvelle fois.

▬ Je suis bien nouvelle, je suis arrivée y'a environ une semaine, je crois, je sais plus. Je m'appelle Lullaby. Et toi ? Je peux savoir qui tu es ?

Qu'il ne lui dise pas « non », surtout pas. Sinon, elle ne répondrait sans doute plus de rien... Quoi que ? Allez savoir.

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Lullaby H. Fowl & Matt Webster ★ Proses en #DE011E ★ 847 mots ★ Codage par ©Paindore sur APPLE SPRING

MUSIQUE ▬ Ce mec est bizarre, Lullaby pouvait vraiment le sentir. C'était à la fois inquiétant et en même temps intriguant. Ce sentiment de curiosité à son égard venait de monter d'un cran, mais, étrangement, quelque chose en elle lui intimait l'ordre de s'enfuir. Pourquoi ? Elle n'en savait rien, mais un sentiment de peur venait de lui comprimer le coeur et les entrailles. Un soupir, un long soupir avant de se triturer une mèche de cheveux et de le fixer encore et encore. Il s'exprime, il se "présente" à sa façon. « Moi j'suis Matt. Expert en explosif. BOUUM ! » Ouais, Lullaby avait raison, ce mec était dérangé, un peu timbré, c'était forcé. Il fait un grand geste avec ses bras pour bien expliquer sa fonction, oui, il devait aimer les grosses explosions... Ou peut-être pas ? Oh et puis merde, ne pas y réfléchir. Lullaby se contenta de lever un sourcil en signe de surprise avant de hisser une nouvelle fois son sac sur son épaule, c'est que son pc pesait une tonne... Il se penche vers son sac et elle ammorça un mouvement de recule, protégeant son bien. « Tu fais quoi sur ton ordi ? Du piratage ou t'es une genre de grosse geek et c'est ta première sortie depuis six mois ? » Ne rien dire, non, Lullaby ne trouva rien à dire. Elle se contenta d'ouvrir la bouche, de rougir un peu honteuse avant de faire la moue. Quel idiot. Elle n'était pas une geek à ce point-là. Enfin, il n'était pas loin de la vérité quand elle y repensait, enchaîner les nuits blanches pour un programme, c'était peut-être être un peu geek sur les bords... Mais juste un peu.

Il ricane de sa bêtise et la moue de Lullaby s'intensifie sur ses lèvres. Qu'est-ce qu'il pouvait être agaçant à rire comme ça ! Il osait se moquer d'elle ? C'était si grave d'être une geek ? D'être une passionné d'informatique ? Oui, Lullaby adore passer du temps devant son ordi, au moins, lui, il ne la trahit pas. La jeune femme resserre son étreinte sur la bandoulière de son sac avant d'attraper sa boisson et d'en boire une gorgée sans rien dire, continuant de le regarder. Ne jamais le quitter des yeux, elle ne savait pas de quoi il était capable, se méfier, de tout le monde. La canette est vide, la jeune femme regarde autour d'elle, pas de poubelle... Ce lieu en lui-même était un dépotoir ambulant, c'était surprenant. Tout se cassait la gueule, tout s'effritait. Il faudrait peut-être retaper cet endroit ? Une nouvelle fois elle soupire alors que ce dernier reprend la parole. « Désolé pour la frayeur encore, j'aime bien faire des blagues. Mais je recommencerai plus. Croix de bras, croix de fer, si je mens, je vais en Enfer ! » Quel menteur. Cela sonnait tellement faux que la jeune femme ne put s'empêcher de sourire, un sourire plein d'amertume, mais un sourire quand même. Sa main droite vint lui masser la nuque endolori avant de s'exprimer encore avec une moue sur les lèvres.

▬ Je bosse sur un programme informatique. Donc oui, tu peux me qualifier de "geek" ça ne me dérange pas. Et non, ce n'est pas ma première sortie depuis six mois ! J'ai une vie quand même !

Lullaby, quand tu réagis ainsi, on dirait vraiment une gamine, faudrait peut-être penser à faire quelque chose pour ça. La jeune femme se gratte le menton, éternuant alors à cause de la vague de poussière qui virevoltait en cette antre. Un jour elle se ramènerait avec un ballais, c'était forcé. Elle s'avance un peu dans ce lieu, son pied passant à travers le parquet, un hoquet de surprise. Putain, c'était vraiment la mort ici... Il fallait vraiment faire quelque chose. La jeune femme tente d'extirper son pied, posant son sac sur le côté, tirant de toutes ses forces. Le bois sauta sous la pression et elle put se dégager, non pas sans mal. Elle qui était si tête en l'air devrait vraiment regarder où elle posait les pieds dorénavant. Un long soupir alors que son coeur bat à tout rompre, Lullaby n'avait pas pensé que cela tombait autant en ruine.

▬ C'est un peu la misère ici non ? Les gens ont la flemme de retaper l'endroit ou c'est fait exprès pour que les gens se doutent pas de notre présence ?

Oui, elle se posait vraiment la question. Pourtant, elle trouvait ça curieux. Pourquoi laisser un bâtiment pareil à l'abandon ? Pourquoi ne pas le rasé s'il est abandonné ? La jeune femme pose un doigt sous son menton, regardant le hall, puis la grande salle. Ce lieu devait être magnifique dans le temps, coloré et vivant. La jeune femme pose sa main sur un mur et avance, des lignes de poussières se tracèrent avec ses doigts. Nom de dieu que c'était crade.

▬ Et sinon, pourquoi t'as rejoins "Boom" ? Parce que t'aimes les "explosions" ?

Et voilà, curiosité de Lullaby activé bonjour. Des fois, faudrait vraiment qu'elle apprenne à se taire.

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Lullaby H. Fowl & Matt Webster ★ Proses en #DE011E ★ 1065 mots ★ Codage par ©Paindore sur APPLE SPRING

MUSIQUE ▬ Elle ne sait pas Lullaby, elle ne comprend pas. Qui est ce mec ? Pourquoi l'intrigue-t-il autant ? Elle serre les poings, elle déteste ce sentiment d'incompréhension qui lui traîne dans l'estomac. Son regard le poursuit, elle est happée par cette prestance qu'il semble avoir, mais qu'il cache pourtant très bien. Un regard non pas haineux, ni même suspicieux ; Lullaby ne sait pas pourquoi, mais elle est comme envoûté. Les faits et gestes de Matt la surprenne, lui font ressentir quelque chose qu'elle ne connaît pas. C'est étonnant, c'est flippant. Il s'approche d'elle alors que la jeune femme est dans ses réflexions, dans ses pensées, totalement dans la lune, déconnecté de la réalité. Il lui tire les joues et lâche avec un sourire sur les lèvres T'es trop mignoooooonne ! Hein ? Qu'est-ce qu'il venait de dire là ? Elle amorce un mouvement de recule, manquant de peu de se vautrer une nouvelle fois, alors qu'elle ne le quitte toujours pas des yeux. Les joues un peu rouge, elle se les masses avec légèreté. Il marche, elle le suit et il lâche alors avec le même visage que d'habitude.

▬ Tu penses vraiment qu'on va faire un salon confortable alors que la plupart des gens qui viennent ici puent le sang et la poudre ? »

Il n'avait pas tort le bougre, n'empêche, dégager la poussière serait quand même pas de refus. Le sol s’effondre aussi, l'enfer. Il penche la tête sur le côté et Lullaby ouvre encore plus les yeux.

▬ Dans le quartier 12 y a sans doute mille et un lieux délabrés, si on commence à retaper l'endroit alors que les revenus des habitants ne le permettent pas, ça serait louche et on finirait par se coltiner les autorités, comme s'il y en avait pas assez dans le coin. Tu comprends ? 

Ouais, elle comprenait. Elle n'était pas idiote. Même si elle ne parlait pas de refaire l'aspect extérieur, juste l'intérieur, histoire que ce soit quand même un peu plus propre... Ouais, dixit une fille qui vie dans un studio tout minable, toujours en bordel et à moitié détruit. Un haussement d'épaule alors qu'elle hoche la tête positivement, ouais, elle avait comprit, elle ne dirait plus de telles absurdités. D'ailleurs pourquoi Lullaby avait elle dit un truc aussi débile ? Sans aucun doute pour détendre l'atmosphère, ou pour faire la conversation... Ou il n'y avait pas de raison. Le mystère Lullaby planait une nouvelle fois. Matt escalade l'estrade alors qu'elle continue de regarder autour d'elle, ce lieu était beau, vraiment très beau, Lullaby ne pouvait penser le contraire et sans savoir pourquoi, un sentiment d'excitation venait de naître à l'intérieur de son frêle corps ? Pourquoi ce sentiment ? Pourquoi maintenant ? Un sourire se pose sur ses lèvres alors que la voix de Matt sort de nouveau de l'ombre.

▬ Et pour répondre à ta question, je suis là un peu par hasard. J'aime bien prendre des risques, il faut croire. 

Ouais, ça aussi elle pouvait très bien comprendre, c'était une kamikaze qui ne réfléchissait pas avant d'agir, le goût du risque Lullaby connaissait très bien, peut-être un peu trop. Il lui tend la main et elle ne sait plus où se mettre, les yeux écarquillés, comme si Matt lui offrait une place à ses côtés, une place sur l'estrade en tout cas.

▬ Mais et toi alors ? Que fais une si mignonne jeune fille dans un groupe de gros durs, seulement armée de son ordinateur ? T'as pas peur ? Ahah. Vu comment tu as hurlé quand je suis arrivé, tu feras pas long feu si tu veux mon avis. Mais bon, j'peux toujours être ton partenaire, si tu flippes. 

Tiens... Lullaby, pourquoi est-ce que tu a rejoins Boom ? Il serait peut-être temps que tu te poses vraiment la question, même si en soit, tu connaissais déjà la réponse, tu avais juste encore dû mal à accepter cette partie de toi. Un soupir, elle secoue la tête, espérant faire taire se monologue intérieur, elle attrape la main de Matt et se hisse sur l'estrade, sans aucun doute, sans aucune peur, regardant alors cette immense pièce, sautillant telle une enfant sur cette dernière, agitant les bras comme si le vent les portaient.

▬Pourquoi j'ai rejoint Boom hein ? Va savoir. Parce que j'aime le goût du risque et que j'en avais assez de ce train-train qu'est le quotidien. Je voulais que ma vie bouge, peut-être... ?

Et elle se tourne vers lui, un sourire narquois sur les lèvres, les yeux un peu plissés.

▬ Pas très crédible venant d'une fille comme moi, pas vrai ? 

Et elle s'assoit sur le sol, les pieds suspendus dans le peu de vide vu la hauteur de l'estrade, regardant le plafond, l'expression sur son visage change, elle ne sait pas pourquoi, mais le sentiment d'excitation disparaît, laissant place à un sentiment de haine, de peur, de tristesse et d'amertume. La voilà qui serre les dents, la voilà qui serre les poings, attrapant une cigarette et la portant à ses lèvres avant de l'allumer. Être franche était sa principal qualité ; Lullaby allait donc être franche avec lui.

▬ J'ai rejoint Boom pour retrouver les salopards d'aliens qui ont buttés mes parents et brûlé ma maison quand j'étais plus jeune. Je veux les retrouver et leur faire payer, les voir brûler, les voir souffrir.

Son regard retrouve de sa douceur, retrouve une vraie lueur alors qu'elle se rend compte de ce qu'elle vient de lâcher sur un ton vraiment neutre. Elle s'ébouriffe les cheveux, se force un peu à rire avant de regarder une nouvelle fois « l'horizon », l'immensité de cette salle. Lullaby se redresse, s'étire et lâche avec nonchalance.

▬ Ce n'est vraiment pas mignon dit comme ça, hein ? 

Elle était déterminée, elle n'aurait peur de rien ni de personne, elle deviendrait même un monstre si besoin est... Sa cigarette suspendu à ses lèvres, Lullaby plante ses iris dans ceux de Matt, avec un sourire en coin.

▬ Une fille comme moi pour partenaire ? Tu ferais pas long feu non plus, tu crois pas ? 

Lullaby ne savait pas ou Boom allait la mener, mais ce n'était pas un problème, elle avait fait son choix, hors de question de revenir en arrière, renoncer ne faisait pas parti de son vocabulaire.