illuminated ▴ MATT

do you want to waste some time

L'université. C'était un endroit où tu n'avais jamais pensé revenir, malgré les bons souvenirs que tu avais -après tout, c'était toi qui recevait le plus de mots dans ton casier, toi qui avait le plus de déclarations, toi aussi dont tout le monde voulait être le voisin de table. Ah. Les bons temps.
Tu revenais dans cet endroit le sourire aux lèvres et l'assurance qui t'étais propre, et c'est en sentant tous les regards braqués sur toi que tu te sentais vraiment bien. Tu les regardais avec ce regard de velours qui faisait arrêter quelques coeurs, juste pour le plaisir d'observer leurs yeux plein d'étoiles. Il n'y avait pas à dire, Yzir, t'étais vraiment le meilleur.
Enfin, tu atteignais ton but. La porte de la salle d'art s'ouvrait devant toi, dévoilant un cercle d'élèves, assis derrière leurs chevalets. Ah. Ils étaient tous là pour toi. Encore un peu ça te ferait des papillons dans le ventre.
Lentement, tu prenais place pendant que le professeur te présentait aux têtes en face de toi -même si, tu n'en doutais pas, ils te connaissaient tous déjà. Bien évidemment.
Tu enlevais ta veste, tes chaussures, avant de passer à ton t-shirt et ton pantalon. Il ne te restait que ton boxer -bleu, pour changer- et tu en profitait pour jeter un coup d'oeil dans le miroir présent dans la salle. Ahlala. Ce que t'étais parfait, quand même.
Tu prenais place sur le canapé présent au centre de la salle, allongé sur le dos, la nuque sur l'accoudoir, ton cou mis en évidence, la main dans les cheveux et ton regard rivé vers ces petites iris innocentes. Tes lèvres entrouvertent laissaient voir tes longues canines et tes longs cils n'ont jamais aussi bien habillé tes yeux, entre provocateurs et mélancoliques -heureusement qu'il était là, ce miroir au fond de la salle; parce que oui, Yzir ne lançait ce regard qu'à lui-même. Tu ne savais pas combien de temps tu étais sensé rester comme ça, mais à vrai dire, ça ne te dérangeait pas vraiment. Tu aurais certainement pu resté à te regarder tout ta vie, à vrai dire.
Mais au bout d'un moment, le professeur intervient pour préciser que le temps de pose est écoulé. Avec un soupir, tu te redresses, remets ton pantalon et tes baskets avant d'aller voir les résultats -comment passer à côté d'une autre occasion de flatter ton ego.
Tu n'étais pas déçu. Tu te penchais sur les épaules de chaque élève, ta tête juste à côté de la leur, regardais les peintures avant de souffler quelques commentaires aux creux de leurs cous frissonnants. Ahlala, ce que tu adorais ça, faire de l'effet.
Encore une fois, tu te penchait -cette fois-ci, c'était un garçon-, et tu regardais la toile mais. euh. Il n'y avait rien. Néant.
Quoi ?

ILLUMINATED

MUSIQUE – Un Lyme. Tu te figes automatiquement. Le soucis des écoles d'art, c'est l'ouverture d'esprit. C'est l'ouverture au reste du monde, même à tes pires parasites. Tu fronces les sourcils et tu sembles déboussolé un long moment, ta mine reposée sur ta feuille. Ton expression semble à mi-chemin entre la haine et le dégoût tandis que le modèle s'installe, se met en valeur. Les autres semblent ravis, certains indifférents. Mais toi, y a cette boule dans ton ventre si grosse qu'elle t'empêche de te concentrer sur autre chose que toutes les pensées néfastes qui te murmurent des choses horribles de façon assourdissantes dans ta tête. T'as la sensation d'être fou, et c'est peut-être bien ce que tu es – depuis ta rencontre en face à face avec l'agent Stymest qui a souligné le fait que tu n'étais pas humain quelque part, toi non plus. Cette pensée amère te fait pester intérieurement et tu manques de faire craquer ton crayon. Tu reprends ton souffle, tu essayes de te concentrer. Mentir, ce n'est pas si difficile. Jouer un rôle non plus ; tu le fais tout le temps, depuis des années, depuis que tu es né. Non ; tu es né pour ça.
Tu fermes les yeux et reprends ton souffle. Si tu ne fais rien, ce sera louche, et si quelque chose de louche est décelé chez toi, c'est toute ta mise en scène qui s'effrite, qui se détruit. Pourtant, au moment où tes paupières s'ouvrent une nouvelle fois, que tu te forces à observer ce corps qui te répugnes, ton cœur fait un violent bond dans ta poitrine et tes joues virent rouges. Tu fais tomber ton crayon maladroitement et tu serres ton vêtement au niveau de ta poitrine. C'est quoi ton problème, sérieusement ? C'est pas le moment d'avoir les hormones qui déraillent, putain.

Mais tout ce temps là à te tirailler l'esprit n'a servi à rien ; la séance était terminée. Dès l'instant où tu reprends tes esprits, tu sens son souffle te caresser la nuque. Il ne t'en faut pas plus pour saisir qu'il est juste derrière toi. « Un problème, Webster ? » Le professeur vient tout juste de t'aborder parallèlement. Tu tentes de paraître naturel.

« Désolé, le modèle ne m'a... pas vraiment inspiré. »

Tu jettes un coup d'oeil à l'alien qui se tenait à tes côtés, un faux sourire embarrassé sur les lèvres. Tu ne perds pas plus de temps, tu prends la fuite, attrapant ton sac sur ton épaule. Tu quittes la salle et t'empresses dans les couloirs de l'université, le cœur qui bat à tout rompre. Sérieux, c'est quoi ça ?
Dégueulasse.

Tu t'arrêtes et te poses face à la fenêtre qui donne sur la cour intérieure du bâtiment. Putain.

suddenly

« Un problème, Webster ? »
Ah ben ça, oui, il a un problème, ce gars-là.
Tu avais les sourcils froncés en une moue d'incompréhension -et oui, tu ne comprenais pas. Ce n'était pas normal. Et comme toi, tu étais toujours parfait, c'était l'étudiant juste à côté de toi qui avait un problème. Logique.
Tu allais d'ailleurs signaler ta réflexion -que tu trouvais parfaite, évidemment- quand le petit bout d'homme a répondu, de lui même.
« Désolé, le modèle ne m'a... pas vraiment inspiré. »
...
Wait. Quoi ?
Non, Yzir, arrêtes de froncer ces sourcils, ça fait des rides horribles. Et puis, c'est lui qui ne va pas bien dans sa tête -tout le monde est toujours inspiré en te voyant. Obligatoirement. On te faisait souvent des remarques sur ton caractère, mais tu les balayais d'une main -ils étaient juste jaloux et ne savaient pas quoi dire d'autre. Après tout, tu étais Yzir, quand même, tu ne pouvais pas les blâmer. Mais lui. Pfeuh. Attaquer sur le physique, c'était pour les faibles. Surtout quand on a rien à dire de ce côté là.
Bon, là tu te mentais un peu à toi-même. Les humains avaient toujours cette douceur dans le visage qui te réchauffait le coeur, et lui peut-être plus, avec sa gueule d'ange, de gamin encore innocent, de petite brebis égarée. Les brebis, c'était joli aussi, d'ailleurs.
Mais le voilà qui s'enfuit, sans que tu n'ai eu le temps de clamer ta perfection. Ah, ce mauvais joueur. Tu le poursuis aussitôt -et puis tant pis pour ton t-shirt et ta veste, tu les laisses généreusement au professeur, il n'aura qu'à te remercier plus tard. C'est donc ton torse bleu nu que tu déambules dans les couloirs, suivant la tête brune qui, mine de rien, marche assez vite. C'était sans compter sur ton mètre quatre-vingt-dix qui te permettait sans réelles difficultés de le voir.
Tiens, le voilà qui s'arrête.
Toi aussi, forcément, et tu ne perds pas un moment. Tu te penches à sa hauteur -c'est que c'est petit, les humains- et tu plisses les yeux, le nez un peu retroussé, à la manière d'un chat. « T'es malade, c'est ça ? » C'était une des seules possibilités. Ou alors, il avait oublié ses lunettes. Ou, non, mieux. « Ou bien je t'ai trop perturbé ? » C'est un sourire carnassier qui se peint sur ton visage. Ça devait être ça. Forcément. « Ça arrive souvent, tu sais. Pas besoin d'avoir honte. » Ah, menteur. Enfin, tu ne sais pas vraiment, mais ça te semblait logique que tu ne laissais pas les autres indifférents -même si la plupart du temps, ils te détestaient plutôt. Enfin, ça ne change rien, à la fin.
« Mais si tu veux te ressaisir, j'fais des séances privées. Ça sera gratuit pour un petit chat comme toi. » Tu passes un de tes quatre doigts sous son menton, pour le lui relever un peu. Tu es de nouveau droit, le sourire toujours collé sur ton visage, une pointe d'arrogance dans le regard. Bon dieu, Yzir, arrêtes.

ILLUMINATED

MUSIQUE – Aaaargh. Il vient. de. Te. Toucher. Aaaaaah fsqdjfqjsdfk non non non, et non ! T'as rien pour mériter ça, pourquoi fallait qu'un putain d'alien exhibitionniste finisse par te poursuivre au sein même de ton université ? D'autant plus que tu es le genre de mec passe-partout, celui dont on ne connaît même pas le nom. Mais alors là. Te trimbaler aux côtés d'une grande perche bleue, non. Tu serres un peu la lanière de ton sac entre tes doigts. Ou plutôt, tu la broies. Tu la lacères, t'évacues ta rage soudaine par tous les moyens pour t'empêcher de faire naître cette expression plus que haineuse sur ta moue pourtant si innocente habituellement. Ou bien je t'ai trop perturbé. Tu as un hoquet soudain et tes joues s'embrasent, c'est quoi ce bordel ? Ce mec a véritablement un problème d'égo. C'est le temps de fuir, de faire quelque chose. Genre, là, maintenant, tout de suite.
Mais y a tellement de monde autour de vous qui va et vient que lâcher une bombe serait un acte des plus stupides, urgh. Tu plantes tes yeux dans les siens – et tu te fais violence pour ça, les lymes te répugnent véritablement. Tu tentes un maigre sourire, mais ton regard, t'es incapable de le façonner. T'as juste l'air dénué de sentiment pendant ce temps, un véritable charognard.

Tu lui donnes un coup dans la main – est-ce qu'on peut vraiment appeler ça une main ? - et recules par simple instinct de survie, lâchant malgré toi un soupir agacé. Ta couverture allait finir par s'effriter si tu te laissais emballer par ce qui gronde à l'intérieur de toi. Reprends-toi, Matt.

« Non, merci. Je ne suis juste pas à l'aise avec la nudité. »

Et un mensonge pour la route, un. Etaler ta haine contre ces trucs au beau milieu d'une université qui se voulait plurielle n'était sans doute pas la meilleure chose à faire. D'autant plus que le modèle en question pouvait avoir un accès direct à ton nom. Il faut conserver le secret si tu veux ne pas te faire flageller sur la place publique.
Tu tentes d'avoir l'air chaleureux. Ah ça, t'as une expression presque enfantine sur le visage parce que tu sais que y a un groupe d'étudiants qui est en train de vous mater. C'est bon. Ils sont passés. Ton faciès semble bien plus sombre tout à coup, tu dis tout doucement :

« Ravale ton égo et ne te mets pas en travers de mon chemin. »

Oups, c'était peut-être un peu trop froid pour le coup. Non non, au moins on ne peut pas y déceler un certain racisme, sauf envers les personnages aussi narcissiques, sans doute.
Ton cœur il arrête pas de battre, ça te déstabilise en plus. T'as juste envie de partir en courant.

my eyes

Tu lèves un sourcil en voyant ses joues se rosirent et oh. Tu le savais. Si ça se trouve, il te bavait déjà dessus en te voyant sur les couvertures des magasines. Ouais, ça devait être ça. Le fantasme d'un petit collégien -ou lycéen, tu n'avais jamais rien compris à ce système- trop timide. Ahlala. Il avait du passé les deux dernières heures à t'admirer mais ne voulait pas l'avouer. Le coquin.
Tu vois son maigre sourire, tu prends ça pour de la peur mêlée à de l'admiration, mais non, tu n'as pas sentir la froideur de ses yeux vides vides non, tu te contentes de comprendre ce que tu veux. Idiot.
Il repousse ta main, mais tu sens quand même les grains de sa peau sur la tienne, douce plume de passage qui bientôt s'efface. Il recule. Oh, comme c'est mignon, il a vraiment la peur au ventre. Tu n'entends pas le soupir, trop occupé à t'autocongratuler sur ta fabulosité merveilleuse. Tiens, tu ne savais même pas s'il existait, ce mot.
Il expliquait rapidement son béguin sur toi pour une peur de la nudité, non mais vraiment. Il était vraiment timide, s'en était adorable. « Pour un étudiant en art, c'est un peu étrange, non ? » T'avais toujours ce sourire de celui qui pense sincèrement avoir raison, celui qu'on t'arracherait avec les dents en rigolant; t'avais aussi tes yeux braqués sur lui, astres solaires qui ne quittaient pas leur proie. Ahlala. Il avait vraiment l'air innocent, comme ça, mais toi tu savais qu'il devait sûrement utiliser les magasines à d'autres escients. ~~howl arrête tout de suite pitié~~
« Ravale ton égo et ne te mets pas en travers de mon chemin. »
Oh.
Le chaton se rebelle. Tu prends appuie sur le mur, les mains dans les poches, et tu ris. C'est léger, parce que, vraiment, tu trouves ça drôle. Toi, un grand ego ? Naaaan. Jamais de la vie.
« Et toi, arrêtes de mentir. » Clin d'oeil à l'appui, tu fais fi de son air, euh, de méchant et repars pour un sourire, lèvres fermées cette fois-ci. Enfin, t'étais toujours aussi beau gosse, alors bon, l'un ou l'autre ... « Mais si ça te gênes tellement, t'as qu'à me donner un t-shirt. » Oui, parce que c'est connu, on se balade tous avec un t-shirt, au cas où on rencontrerait un Yzir en manque de tissu.

ILLUMINATED

MUSIQUE – Ca y est, il t'énerve. Si y a bien un truc qui te met hors de toi mis à part les aliens, c'est bien les narcissiques. Mais alors un alien narcissique, ça te rend complètement dingue, et certainement pas dans le bon sens du terme malheureusement. Tu sens tes jambes trembler de rage, tes poings se serrer un peu plus et tu manques de broyer la lanière de ton sac à force. Fouuuh. Respire Matt, respire. Ca va bien se passer. Ca va bien se pa-t'as qu'à me donner un t-shirt. Quoi ? Tu hausses un sourcil. C'est quoi ce délire ? Il a si peu de décence putain ? Aucun tact, vraiment ? Ca va trop loin. Pour toi qui détestes ces espèces de... trucs qui sont en train de surpeupler la ville de Varen.
Mais tu comprends pas pourquoi ce mec te met aussi mal à l'aise et te fais perdre tes moyens. Généralement, tu sais mieux mentir, mieux manipuler pour arriver à tes fins. C'est pas normal. T'es pas né avec la haine contre les aliens, c'est né petit à petit en toi au fil des années, t'aimerais bien te dire que dans le fond tu peux pas les haïr autant que tu le voudrais surtout depuis ta petite rencontre avec Mallory qui t'a donné une sacré gifle mais... ce serait perdre toutes les convictions que t'as fondé depuis tout ce temps, ce serait perdre ton but.

Et comme t'es un gamin buté, tu vas continuer sur cette voie qui te semble la meilleure.
Tu te plantes devant lui et, à défaut de ne pas pouvoir lui agripper le col vu que monsieur s'exhibe, tu lui saisis le poignet et tire d'un coup sur son bras pour le faire descendre à ta hauteur. Un mètre soixante-douze contre pas loin de deux mètres, ça pardonne pas.

« Ferme-la avec ta fierté à deux balles. Siffles-tu entre tes dents, et, je vais me répéter une dernière fois : ne te mets pas en travers de mon chemin. »

Tu fronces les sourcils, ton air se veut légèrement imposant malgré ton aspect gringalet.

« Sinon je fais de ta vie un Enfer, c'est compris l'alien ? Maintenant va chercher des noises ailleurs. »

Et tu le pousses, d'un coup, essuyant ta main comme si tu venais de toucher un truc particulièrement dégueulasse.
Bon bon. Pas sûr que le message soit passé vu comment ce gars-là semble têtu.

are open

Le chaton commence à griffer. Trop mignon.
Tu sens une poigne ferme et chaude sur ton poignet -les humains avaient cette chaleur un peu spéciale dans leur peau, on sentait presque le sang arriver à mesure des battements de leur cœur mous. Boum boum boum. Soit, il veut que tu redescendes à sa hauteur -sûrement pour mieux te voir, normal-, alors tu te places juste devant lui, à quelques centimètres de son visage. T'es quand même vachement généreux, Yzir.
Tu l'écoutes distraitement, mais pour être honnête, c'est bien plus amusant de plonger au fond de ses prunelles noisettes; entre lumière et ombre, silhouettes ambrées. Et puis c'est ces sourcils qui se froncent, et à vrai dire, c'est totalement ridicule à ton humble avis. Il fait vingt centimètres de moi que toi, à sûrement beaucoup moins de force que toi, à l'air totalement adorable en plus d'innocent. Même en fronçant les sourcils comme ça, il n'a pas l'air plus agressif qu'un poussin qui piaille. Bon, peut-être qu'en faisant un peu plus attention à ses paroles, tu aurais pu deviner que ce n'était pas le meilleur plan du monde que de l'énerver, mais en même temps, tu n'avais même pas conscience de son énervement. Et puis, comment pourrait-on être énervé contre toi, aussi. Pfeuh, ridicule.
Sinon je fais de ta vie un Enfer, c'est compris l'alien ? Oh, vraiment, il était drôle ce petit humain. Tant que tu y étais, tu profitais de la courte distance pour l'embrasser sur la joue, juste avant qu'il ne te repousse, mais tu bloques son action en souriant. Tu ne reculerais pas. « L'Enfer hein ? T'es pas cap. » Bien sûr que non, il n'y arriverait pas. Déjà, parce que t'étais toi-même un super-méchant -hé ouais, il en fallait pour t'impressionner- et puis aussi, parce que. Bah, suffisait de regarder sa tête, sa taille, ses yeux en cœur quand il te regardais. Ahlala, Yzir, c'est fou l'effet que tu fais quand même. Et ce que t'es con, mais ça, il paraît que tu n'es pas au courant.

illuminated

MUSIQUE – Puis là, bam. Tu te figes, comme ça. Sans pouvoir y faire quoi que ce soit. T'es comme mort sur place, yeux grands ouverts, la faute à ce baiser sur ta joue brûlante. T'aimes pas ça. T'aimes vraiment pas ça parce qu'il joue avec toi et qu'il a sans doute compris que tu pouvais pas étaler et cracher ta haine au beau milieu du couloir de la plus grande université de la Caroline du Sud. Ton cœur s'emballe mais cette fois t'es incapable de dire s'il s'agit là juste d'un peu trop d'adrénaline, de la rage, ou... ou tu ne préfères mieux pas y penser, t'as tellement honte du fonctionnement de tes hormones. T'as envie de vomir en même temps, t'as jamais eu autant de proximité avec un alien depuis tellement d'années. Les seules fois où tu t'es permis de les toucher c'était pour les frapper, et la plupart du temps tu utilisais le premier objet contondant à portée de main pour le faire – faut pas déconner non plus.
Mais là c'est de la provocation pure et dure. sdfkjqds. Tu le fixes avec de gros yeux exhorbités, un peu comme une grand-mère face à un couple homosexuel. Vous savez, ces mamies un peu trop portée sur la religion qui persistent à croire que la population gay est la création de Satan. Ouais ? Bah voilà c'était exactement l'expression que tu abordes à cet instant. L'enfer hein ? T'es pas cap. Non c'est vrai, au beau milieu de cette putain d'école tu ne peux rien faire.

Tu regardes autour de toi, tu sens que les yeux se sont posés sur vous quelques instants, c'est obligé. Tu deviens presque parano, t'as la sensation qu'on commence déjà à parler de ton cas. Si des rumeurs se lancent à ton propos, pour sûr ils ne te donneront pas de nom si ce n'est que le sobriquet suivant : le mec qui s'est fait kiss par le lyme à poil. Argh.
Tu baisses la tête et tu marmonnes quelque chose, très certainement quelques insultes ici et là totalement incompréhensibles tandis que ton visage n'a sans doute jamais été aussi rouge. Pourtant, il ne te faut que quelques secondes pour reprendre ton self-control, parce que c'est bien ta spécialité les changements d'humeurs.

Tu t'es pas éloigné de lui, à quoi bon ? Il allait revenir à la charge de toute manière. Alors, discrètement, tu laisses un grain de folie s'échapper et tu plaques une grenade contre son abdomen, affrontant son regard pour la énième fois. Il a réveillé ton esprit de compétition, tant pis pour lui. Une chance que vous étiez proches physiquement, seul lui pouvait sentir et voir l'explosif non-enclenché contre sa peau.

« L'enfer, je te dis. »

Susurres-tu avec délicatesse.
Tu ne bouges pas de ta position. Bien entendu tu n'allais pas l'assassiner ici, ta couverture tomberait bêtement. C'est juste par mesure de prévention, dirons-nous. Avec tes connaissances en informatique, tu pourrais facilement retrouver sa trace et, en face à face à l'abri des regards, tu pourrais le faire exploser.

« Le message est clair, non ?
Ne recommence jamais ça. Après tout, on ne sait jamais sur quel genre de malade on peut tomber... »

Oh, comme si tu étais si doux, si innocent.

#matt #howl // ♥

robb stark

everything

Oh, il est surpris, le petiot.
Tu m'étonnes, c'est pas tout les jours qu'on reçoit un bisou d'Yzir Vaa'lis, quand même.
Alors oui, en voyant ses yeux prêts à sortir de son crâne, tu étais content. Forcément; ça prouvait une fois de plus que ton charme légendaire les faisaient tous tomber comme des mouches -c'en devenait même trop facile, pff. Ah, et le voilà qui murmure des choses, bien trop bas pour que tu ne l'entendes, mais bon. Tu es déjà presque sûr de la nature de ses mots; de toutes manières, il ne pouvait pas parler d'autres choses que de ta merveilleuse personne. Ah, ses joues rouges te flattent encore encore et tu sens cette sensation unique, la supériorité l'amour l'utilité. Comme une douce caresse mentale, comme une prise sur laquelle s'accrocher.
Heureusement que tu te mens à toi-même, Howl, sinon tu ne sentirais pas ça souvent.
Et puis -tiens, il passait directement à l'étape physique, il n'avait pas froid aux yeux, lui. C'était décidé, tu l'aimais bien, le poussin tombé du nid. Tu baisses forcément les yeux vers l'objet froid qu'il plaque contre tes côtes. Ah. Une grenade.
Tu entends ses menaces son ton dur et ses mots crus, tu vois dans son regard une étincelle vibrante vibrante oh étincelante mais toi, Yzir, toi.
Tu ris. Beaucoup. Fort. Tu te plies en avant, et tu ris encore encore. « Hé, t'es super drôle ! J't'aime bien. » Ca ne t'avait même pas traversé l'esprit que ça puisse être une vraie bombe, que l'homme en face de toi aurait pu mettre un véritable point final à ta parfaite existence, non, bien sûr que non. Tu vivais toujours dans un monde presque aussi parfait que toi, dans ta bulle, où les meurtres, les suicides, les attentats, toutes ces choses horribles n'existaient pas; mensonge qui était devenu ta réalité. Il rigolait, avec une fausse grenade en plastique dans les mains; c'était une blague, une immense blague. « Franchement, t'es presque convaincant, avec ton discours de méchant psychopathe, tout ça. » Enfin, tu arrêtes de rire; les gens arrêtent par la même occasion de vous dévisager. « Tu sais, au lieu de tout foutre en l'air, t'aurais simplement pu m'inviter chez toi. Mais bon. » Haussement d'épaules. Ce n'était quand même pas de ta faute s'il ratait la chance de sa vie, tout de même.

illuminated

MUSIQUE – Lorsqu'il s'est mis à rire, t'as senti ton estomac se nouer. C'est vrai que t'étais pas bien imposant, pas bien effrayant, mais pourtant t'as toujours fait ton petit effet chez tes victimes lorsqu'elles se retrouvaient face à une bombe, une grenade. Il suffisait que tu plantes l'explosif devant leur nez et que tu laisses le temps s'écouler pour voir quelques sueurs froides dégouliner le long de leurs visages. Mais ce gars-là, il n'a pas réagi. Pas de la façon dont tu voulais. Non il rit comme si c'était une blague, comme si c'était un jouet. Tu le dévisages tout ce temps à le voir se tordre dans tous les sens tandis que les regards s'attardent sur vous pour la énième fois. Discrètement, tu glisses ton arme de destruction dans les pans de ta veste, continuant de fixer l'étrange individu bleuté dont l'hilarité semble interminable.
Au final, il t'a juste pris pour un mauvais comédien. Ah. Ah. Ah. Tu soupires et une fois qu'il s'est calmé, tu te mets à rire à ton tour, bizarrement. Tu ris avec lui, mais un peu en décalage. Tu sais pas pourquoi, c'est sans doute nerveux, ou peut-être parce que t'as réalisé que t'a failli perdre le contrôle de la situation et que t'aurais pu détruire la forteresse intérieure que tu t'es construite.

Tu modèles un sourire un peu plus chaleureux, un peu plus naturel. Finalement, être aussi énervé, ça ne te ressemble pas. Mais vraiment pas.

« Aaah je sais, j'aurais dû prendre des cours de théâtre, c'est pas mon truc. »

Dis-tu après avoir calmé ton fou-rire.
Mais une idée te vient, soudainement. Ici, tu ne peux rien faire. Absolument rien. Tu regardes aux alentours mais l'université ressemble à un lieu de pèlerinage tellement les étudiants sont nombreux. Une fourmilière, même.

« Mais okay, j'te prends au mot, tu lui donne un petit coup dans l'abdomen, une sorte de tape amicale, parce que mentir, tu sais faire, j'ai fini les cours pour aujourd'hui. Viens chez moi. »

Tu vas voir ce que c'est que l'enfer, putain d'alien.

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